LA PRÉVALENCE du surpoids en classe de 3e atteint 16,7 et 4,3 % pour l'obésité. Aux Antilles-Guyane et à la Réunion, elle s'élève respectivement à 18 % et 20,7 %. Contrairement à la différence entre sexes qui ne semble pas significative, des disparités importantes existent en fonction de la catégorie socioprofessionnelle de la famille : 9,8 % des enfants de cadres sont obèses ou en surpoids, pour 23,4 % des jeunes dont le père appartient au monde ouvrier qualifié, souligne une enquête 2003-2004 réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), avec le concours de l'Education nationale, de la Direction générale de la santé et de l'Institut de veille sanitaire*. Le facteur social, bien qu'il soit de moindre ampleur, se confirme dans les collèges situés en zone d'éducation prioritaire (ZEP), avec 20,9 % d'adolescents en surpoids contre 16,1 % hors ZEP, et dans les filières technologiques et professionnelles, 22,5 % versus 16 %. Les enfants uniques sont plus nombreux parmi les gros que les jeunes vivant en fratries, 20 % au lieu de 16,5 %. La tendance s'inverse pour les aînés (15,6 %/17,63 %). L'obésité accentue encore plus les écarts de classes, avec 1,4 % des enfants de cadres touchés pour 7,9 % de fils et de filles d'ouvriers. La fréquence de l'obésité passe du simple au double selon que le père est actif (3,9 %) ou au chômage (8,7 %).
Sur le plan géographique, les plus faibles prévalences concernent le Centre-Est, l'Ouest et la Méditerranée. Les enquêteurs mettent l'accent sur une hausse de la surcharge pondérale entre la maternelle et le collège. Les prévalences du surpoids global et de l'obésité passent de 13,6 % et 3,3 % à 5-6 ans à 16,5 % et 4,3 %. Parmi les élèves en surpoids en 3e (hors obésité), 60,5 % affichaient un poids normal en fin de maternelle, 31,8 % accusaient une surcharge pondérale et 7,7 %, un indice de masse corporelle traduisant une obésité. A contrario, 47,8 % des élèves en surpoids à 5-6 ans ont perdu leurs kilos en trop en 3e.
Caries non soignées.
Les auteurs notent également que 5 % des adolescents présentent au moins deux dents cariées non soignées. Là encore, l'absence de soins constitue un indicateur de santé très marqué socialement, puisque 10 % des élèves de ZEP sont dans ce cas, contre à peine 4 % de leurs camarades hors ZEP. Ce taux se situe à 0,5 % chez les enfants dont le père est cadre, 2,8 % s'il est employé et 8,5 % ouvrier non qualifié.
La fréquence de l'équipement en appareil dentaire est très liée, elle aussi, au milieu social. Hors ZEP, 28,8 % en ont un, pour seulement 16,5 % de ceux qui habitent dans de telles zones. Le même constat s'impose pour les verres correcteurs (28,9 %/24,2 %). Seul l'asthme affecte égalitairement les élèves de 3e (15,4 %) indépendamment de leur appartenance sociale. Enfin, alors que les couvertures vaccinales sont élevées pour le BCG, près de 100 %, et la rougeole-rubéole-oreillons, 95 %, elles apparaissent insuffisante pour le DTP, 80 %, ou basses, avec le rappel de la coqueluche, 57 %, et l'hépatite B, 45 %.
> PH. R.* « Etudes et résultats », n° 573, mai 2007.
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