Que sont les hyménoptères ?
L'ordre des hyménoptères fait partie de l'embranchement des arthropodes, de la classe des insectes. Munis de quatre ailes membranes et de pièce buccale de type broyeur lécheur, ces insectes sont de taille comprise entre 0,1 mm et 10 cm. La plupart des hyménoptères pollinisateurs font partie des aculéates, dont les plus connus sont les abeilles, les bourdons, les guêpes, les frelons. Ils ont la particularité, entre autres, de porter un aiguillon.
Manifestations
Quelles sont les manifestations cliniques aux piqûres d'hyménoptères?
Deux types de réaction peuvent être observés lors de piqûre par venin d'hyménoptères :
– des réactions toxiques liées à la présence dans le venin de peptides et de phospholipases entraînant des effets cytotoxiques, hématotoxiques et neurotoxiques. Ces phénomènes sont plutôt observés à partir de 50 piqûres sur un même individu. La composition du venin est également variable en fonction de l'hyménoptère concerné ;
– des réactions allergiques immédiates IgE-dépendantes liées à la présence de différents allergènes dans le venin : phospholipase A2, hyaluronidase, phosphatase acide, mélitine. On considère actuellement que la prévalence des réactions systémiques est comprise entre 0,15 et 3,3 % selon les études.
Les réactions immédiates sont classées en différents stades :
– loco-régionale : urticaire aiguë banale, locale, persistant de deux à trois heures avec un oedème atteignant au moins deux articulations voisines durant plus de 24 heures ;
– stade léger I : urticaire aiguë généralisée avec un prurit, une sensation de malaise et une anxiété ;
– stade modéré II : un ou plusieurs signes du stade 1 associé à au moins deux signes suivants : oedème, oppression thoracique, douleur abdominale, nausées, diarrhées, vertiges ;
– stade grave III : un ou plusieurs signes du stade II associé à au moins deux signes suivants : dyspnée, dysphagie, dysphonie et impression de mort imminente ;
– stade grave IV : un ou plusieurs signes du stade II associé à au moins deux signes suivants : cyanose, hypotension, collapsus, perte de connaissance, syncope, incontinence.
Les manifestations retardées à forme cutanée (urticaire, maladie sérique) neurologique (syndrome de Guillain Barré neuropathie périphérique, encéphalopathie), rénale ou hématologique sont beaucoup plus rares, mais doivent être connues.
Facteurs de risque
Facteurs de risque de réactions systémiques
Les éléments favorisant l'apparition d'une réaction systémique sont actuellement connus. Le risque de réaction générale est plus important chez l'adulte que chez l'enfant. Les hommes sont plus souvent concernés. L'apiculture ou d'autres activités professionnelles favorisant le contact avec les hyménoptères : agriculteur, jardinier, etc., favorisent les réactions au venin d'hyménoptères. La prise de bêtabloquant ou d'inhibiteur de l'enzyme de conversion constitue un élément supplémentaire de risque de réaction sévère anaphylactique. Il en est de même pour les mastocytoses.
Diagnostic
Diagnostic d'une allergie au venin d'hyménoptères.
Comme dans toute recherche allergologique, l'interrogatoire est important, il permet de spécifier les circonstances des piqûres, la prise de médicament associée, éventuellement la reconnaissance de l'insecte piqueur. Vient ensuite l'étape des tests cutanés avec la pratique de prick-tests effectués au moins un mois après la réaction allergique avec les différents venins disponibles : abeille, guêpe vespula et guêpe poliste. Ils seront couplés à des intradermo-réactions avec les venins présentés à différentes dilutions : de 0,001 µg/ml, en ne dépassant pas 1 µg/ml. Le dosage des IgE-spécifiques est utile dans certaines circonstances, en particulier lorsque les tests cutanés sont négatifs avec une histoire clinique évocatrice, mais également en cas d'indication de désensibilisation.
Traitement
Dans un premier temps, lors de la réaction, qu'elle soit locale ou générale, un traitement médical avec, si nécessaire, hospitalisation en fonction de la sévérité est indiquée. La désensibilisation spécifique sera proposée dans un deuxième temps chez certains patients selon des critères précis. La progression est souvent faite sous le mode accéléré par voie injectable sous-cutanée en milieu hospitalier. La dose d'entretien de 100 µg est renouvelée mensuellement durant trois à cinq ans.
Conditions
Conditions de réalisation d'une injection d'entretien 100µg lors d'une désensibilisation spécifique: le médecin doit absolument avoir à sa disposition le matériel nécessaire en cas de réaction systémique importante : adrénaline auto-injectable et matériel de réanimation avec oxygène et perfusion de macromolécules. Après injection, le patient doit rester impérativement sous surveillance durant 30 minutes. A chaque injection, le médecin doit impérativement s'enquérir de l'absence de prise de médicament de type bêtabloquant ou inhibiteur de l'enzyme de conversion. Le patient doit toujours être en possession d'un kit d'adrénaline auto- injectable de type ANAPEN.
Papule
Une réaction locale normale sans allergie ni de toxicité correspond à l'apparition d'une papule d'environ 2 cm associée à un oedème discret légèrement induré douloureux avec un érythème périphérique disparaissant en deux ou trois heures.
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