Dans la bataille entre votre caisse de retraite et certains de vos syndicats, tous les coups sont permis ! C’est un communiqué de la première qui a relancé en fin de semaine dernière la guéguerre que se livrent inlassablement CSMF et MG France, d’une part, et le président de la CARMF, de l’autre. La sortie de Gérard Maudrux était savamment calculée. Le jour même où la Cnamts annonçait le bilan 2013 de la ROSP, le bouillant urologue jetait, en effet, en pâture ses résultats 2012 concernant les revenus des médecins libéraux, avec une chute d’environ 2% des BNC des généralistes comme des spécialistes… Pas vraiment un scoop, plutôt une confirmation, mais cet info choc était assortie d’un intitulé assassin à l’endroit des syndicats conventionnistes : « Baisse des honoraires médicaux : les signatures conventionnelles ne rapportent rien aux libéraux, elles coûtent ! »
Polémique pour polémique : les leaders visés auront choisi ce jour-là de répondre à la provocation… par le mépris. Mais sur le fond, ils le savent, la question mérite quand même qu’on s’y attarde. Dans la ligne de mire du président Maudrux figure la diversification des modes de rémunération opérée ces dernières années. Forfaits médecins traitant, primes à la performance et autres MPA torpillent-ils les résultats des médecins et, par voie de conséquence, leur régime de retraite ? Oui, assène le président de la CARMF pour qui il n’y aurait finalement rien de tel qu’une bonne vieille hausse du C. Il suggère que l’absence de revalorisation de l’acte de base ampute mécaniquement les cotisations retraite des médecins. Mais sans le dire tout à fait. Et pour cause : depuis 2011 la retraite des médecins libéraux repose sur la totalité de leurs revenus non salariés et n’est plus indexée sur le C.
L’intervention du président de la Carmf relance donc un autre débat. Non sans culot et avec, comme souvent, une petite dose de mauvaise foi : car, après tout, si les revenus des libéraux stagnent, cela tient plus à la pingregrie des pouvoirs publics qu’à l’essor des alternatives au paiement à l’acte. Pour autant, après plus de trois ans de blocage effectif du C, c’est vrai que la machine à nomenclature est en panne. Il serait urgent de la réparer. D’autant que, pour l’heure, les négos sur le travail en équipe patinent, après une première réunion bien décevante la semaine dernière qui ne permet pas de dégager des perspectives financières claires pour les médecins libéraux en général et pour les médecins généralistes en particulier.
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