«CETTE NOUVELLE année commence fort», parole de Pierre Leportier, président de la Fspf (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France). Il aurait pu dire aussi bien que 2005 avait fini très fort, tant les pharmaciens paraissent soulagés par la signature de l’accord conclu avec l’assurance-maladie et le ministère de la Santé sur les génériques.
On se rappelle, en effet, qu’en septembre 2005 Xavier Bertrand, ministre de la Santé, avait lancé son plan Médicament qui prévoyait des économies à hauteur de 1,5 milliard d’euros, dont 650 millions sur les seuls génériques. Ce plan comportait notamment des mesures tendant à généraliser la pratique du TFR (1), mesure à laquelle les pharmaciens se sont opposés avec détermination, allant jusqu’à organiser un début de boycottage des achats et de la substitution des génériques.
Après des semaines de négociations, les pharmaciens obtenaient gain de cause avec l’abandon de la généralisation des TFR. En contrepartie, ils s’engageaient à favoriser la substitution afin de parvenir à un taux de pénétration des génériques de 70 % dans les classes thérapeutiques dans lesquelles les prescriptions de génériques sont possibles, contre 63 % en moyenne à la fin 2005.
Si cet accord porte sur la totalité du répertoire générique, les parties sont tombées d’accord pour concentrer leur attention sur les vingt molécules à plus fort potentiel.
Affiches dans les officines.
Si bien que les pharmaciens, soucieux d’atteindre les objectifs qui leur ont été assignés, se mobilisent et lancent une grande campagne de sensibilisation sur les génériques à destination du grand public. Les officinaux vont donc s’adresser aux patients pour tenter de les convaincre qu’à qualité de soins égale, les génériques permettent à l’assurance-maladie d’économiser de l’argent, c’est-à-dire leur argent.
Des affiches vont être envoyées dès le 31 janvier aux 22 700 officines de France, qu’elles soient ou non adhérentes de la Fspf, sur lesquelles on pourra lire : «Avec les génériques, vous avez fait économiser un milliard et demi d’euros à la Sécurité sociale. Bravo, continuons. Avec mon pharmacien, je dis oui aux économies, si la santé y trouve son compte.» De plus, des affichettes explicatives seront remises à tous les patients, pour leur expliquer «l’engagement des pharmaciens pour la défense de l’intérêt collectif».
Certes, aucune sanction n’est explicitement prévue par l’accord signé avec les caisses et le ministère au cas où les engagements des officinaux ne seraient pas tenus, comme l’a d’ailleurs rappelé Pierre Leportier. Il n’en reste pas moins qu’un échec aurait sûrement des conséquences que les pharmaciens ont tout intérêt à éviter, par exemple une relance du projet de généralisation du TFR. D’autant que les objectifs assignés sont à portée de main : Pierre Leportier a rappelé que la grande majorité des officinaux avaient d’ores et déjà des taux de substitution proches des 70 %. Mais il en reste un certain nombre qui, pour des raisons sur lesquelles il ne s’est pas étendu, substituent peu ou très peu. Toute l’attention des syndicats de pharmaciens va donc se porter sur cette frange d’officinaux pour les convaincre d’améliorer leurs scores.
(1) Le tarif forfaitaire de responsabilité, qui consiste à fixer un taux de remboursement unique sur la base du générique le moins cher de la classe thérapeutique et cela quel que soit le prix du médicament.
Les vingt molécules concernées
L’accord signé entre les syndicats de pharmaciens et les caisses d’assurance-maladie prévoit d’analyser spécifiquement la progression de la pénétration des vingt molécules ci-dessous :– pravastatine
– oméprazole
– ramipril
– simvastatine
– gabapentine
– sertraline
– paroxétine
– lisinopril
– citalopram
– zolpidem
– metformine
– fluoxétine
– dextroprop + paracétamol
+ caféine
– spiramycine métronidazole
– ciprofloxacine
– rilménidine
– céfuroxime
– amoxicilline + clavulanate
– dextropropoxyphène + paracétamol
– prednisone
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