LORS DE SA VISITE au CHU de Bordeaux, Nicolas Sarkozy a tenté, en vain, de rassurer les futurs médecins inquiets de la remise en cause de la liberté d'installation programmée dans le PLFSS 2008. Il a rencontré une délégation d'internes, de chefs et d'étudiants bordelais en grève, avec lesquels il s'est entretenu pendant une vingtaine de minutes. «J'entends leurs inquiétudes, mais je veux leur dire qu'ils peuvent, qu'ils doivent avoir confiance en l'avenir, a déclaré le président de la République dans son discours sur l'avenir de l'hôpital. Je suis attaché, comme vous tous, à la liberté d'installation. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 fonde un droit à la négociation conventionnelle, c'est tout. (...) Ouvrir des négociations, c'est quand même tout le contraire d'une démarche coercitive», a lancé le chef de l'Etat.
Pendant que près de 500 internes manifestaient devant le CHU, Nicolas Sarkozy a promis aux «représentants des médecins, internes et étudiants en médecine» qu'ils seraient «associés aux négociations» et y auraient une voix «délibérative». «Je propose de formaliser cet engagement par amendement au PLFSS. La négociation conventionnelle ne devien- dra exécutoire qu'après consultation de ces représentants», a-t-il précisé. «Il n'y aura pas de déconventionnement, ni de conventionnement sélectif pour les personnes actuellement en internat. Je ne veux pas changer les règles du jeu en cours de route», a affirmé le chef de l'Etat. «Nous ferons dans trois ou quatre ans, ensemble, un bilan d'efficacité de ses mesures, a-t-il poursuivi. C'est là que nous verrons s'il faut aller plus loin et limiter pour les futurs internes le conventionnement, d'une manière ou d'une autre, dans les zones les plus denses.» En grève depuis trois semaines, les internes (ISNIH, ISNAR-IMG), chefs (ISNCCA), jeunes généralistes (SNJMG) et étudiants (ANEMF) n'ont pas été satisfaits par le discours du président de la République. Les représentants nationaux de ces structures déplorent que le chef de l'Etat ait refusé de les rencontrer à l'occasion de ce déplacement à Bordeaux. Ils rejettent «le simulacre de concertation qui prévoit des états généraux après le vote de la loi» et «demandent au gouvernement de faire les choses dans l'ordre en retirant ces articles30 à 33 du PLFSS» qui sera en discussion à l'Assemblée nationale du 23 au 26 octobre.Ils souhaitent également que le gouvernement «engage une véritable concertation pour élaborer ensemble des mesures adaptées et faisant l'objet d'un texte de loi distinct si nécessaire». Les jeunes médecins prévoient de rencontrer les présidents de région pour «élaborer une politique médicale régionale adaptée aux tissus locaux et à leurs spécificités». L'ensemble des organisations d'internes, chefs et étudiants, a renouvelé son appel à «la grève totale et illimitée» et annoncé de nouvelles journées de mobilisation, associant les étudiants paramédicaux et l'ensemble des professionnels de santé.
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