« M EME le rapport de la Commission européenne reconnaît qu'il y a "des raisons de craindre qu'il y ait pu avoir un danger pour la santé, notamment pour les groupes à risque, comme les jeunes enfants" », indique François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures, une association de défense des consommateurs, grâce à laquelle le rapport européen est actuellement médiatisé.
D'après les contrôles réalisés, en 1999, dans les Quinze pays de l'Union (Norvège en plus), sous l'égide de la Direction générale de la santé et de la protection des consommateurs de la Commission européenne, des quantités importantes d'insecticides ont été retrouvées dans quatre aliments : choux-fleurs, grains de blés, poivrons et melons. La molécule la plus fréquemment rencontrée au-delà des doses légales, principalement dans les poivrons, est le methamidofos, un insecticide organophosphoré classé en France parmi les produits très toxiques, comme l'est l'endosulfan.
Il y a quelques semaines, la publication du premier volet du rapport avait révélé aux Français que la moitié de leurs fruits, légumes et céréales étaient porteurs de résidus de pesticides, lesquels dépassaient, pour 8 % d'entre eux, la limite autorisée.
Un risque d'intoxication
Le deuxième volet du rapport n'avait en revanche pas été rendu public. Il renferme les résultats d'une enquête souhaitée par la commission, qui avait demandé que soient recherchés vingt pesticides dans quatre produits (choux-fleurs, grains de blé, poivrons et melons). Plus de 4 700 échantillons ont été analysés. L'endosulfan a été retrouvé dans 31,7 % des poivrons analysés et le methamidofos dans 20,7 %. Dans les deux cas, les apports de ces substances sont supérieurs à la dose de référence pour la toxicité aiguë de ces substances. « Le risque d'intoxication aiguë par ces pesticides (qui concernerait la consommation des 2,5 % de la population la plus exposée) a été évalué grâce à une modélisation de la consommation d'un citoyen britannique », précise François Veillerette. Pour autant, étant donné les coefficients de sécurité appliqués, un dépassement de la limite autorisée ne signifie pas forcément qu'il y ait un danger avéré.
Le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures regrette toutefois que le rapport s'en remette, pour résoudre ce problème, « soit à des interdictions de ce produit (le methamidofos) , soit au respect des bonnes pratiques agricoles ». En janvier 2001, rappelle-t-il, le methamidofos était toujours autorisé dans dix des Etats de l'Union européenne. Le mouvement réclame donc que « soient retirés au plus vite du marché ces pesticides particulièrement dangereux et que soient mises en place des pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement et de la santé humaine ». Les autorités européennes ont toutefois prévu d'interdire, d'ici à 2003, plus de la moitié des substances phytosanitaires commercialisées aujourd'hui.
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