Selon les dernières données que vient de publier la CARMF, les 39 333 médecins retraités perçoivent depuis le 1er juillet 2010 une retraite trimestrielle d’un montant moyen de 7 707,73 euros soit une pension mensuelle de 2 569,24 euros. Par rapport à l’année précédente, l’augmentation est vraiment symbolique puisqu’elle est de l’ordre de 0,54 % soit 14 euros de plus par mois. Ce qui ne varie pas non plus est la répartition des différents régimes dans le montant de l’allocation totale. Le régime de base représente 19 % du montant de la pension versée, le régime complémentaire 42 % et l’ASV de 39 %. Or ce dernier régime est plus que jamais menacé puisqu’il a connu pour la dernière fois une situation d’équilibre en 2009 et qu’il est désormais contraint de puiser dans ses réserves. Il n’a toujours pas été réformé en dépit des nombreux et pressants appels du président de la CARMF, le Dr Gérard Maudrux. Cette réforme indispensable devrait normalement faire partie du menu des négociations en vue de la prochaine convention médicale en fin d’année. Avec à la clé, une baisse probable des pensions versées et une augmentation de cotisations. Les conjoints survivants perçoivent quant à eux, en moyenne, une pension de réversion de 3 445 par trimestre soit 1 148 euros par mois.
Quant à la réforme des retraites que le gouvernement défendra à l’Assemblée nationale à partir de mardi prochain, elle n’a pas concentré l’attention sur le cas des médecins libéraux. Mais dans nos colonnes en juin dernier, le Dr Maudrux rappelait que, en théorie, les médecins ne sont pas concernés par le report de l’âge légal de la retraite à 62 ans puisque c’est déjà 65 ans. En revanche, il s’inquiétait des intentions des tutelles qui « songent à repousser de deux ans l’âge de la retraite à taux plein pour les médecins, ce qui le ferait passer à 67 ans ». Or actuellement, l’âge moyen des départs à la retraite des médecins est de 65,7 ans.
En outre, le projet de loi introduit pour la première fois la notion de pénibilité qui devra s’apprécier en fonction de la dégradation constatée de l’état de santé et permettra, le cas échéant, de prétendre à une retraite dès 60 ans. Partant du principe que le travail de nuit est un facteur de pénibilité, les médecins hospitaliers sont appelés à une grève illimitée des gardes et astreintes à partir de mercredi, pour obtenir une prise en compte du travail de nuit dans la fixation de l’âge de la retraite. Ce mouvement a été initié par des syndicats d’anesthésistes (le SNPHAR-e et le Smarnu) et un syndicat d’obstétriciens (SYNGOF). Enfin, la discussion du projet de loi de réforme des retraites serait aussi l’occasion pour MG France de plaider une nouvelle fois pour la « validation de tous les trimestres travaillés en exercice libérale, y compris ceux qui ont donné lieu à une cotisation réduite, comme pour tous les salariés en France avant la réforme de 2004 ». Ceci notamment afin de ne pas pénaliser davantage les femmes médecins qui ont diminué leur activité au moment de leurs maternités.
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