Les pédiatres libéraux, engagés dans un conflit pour obtenir une revalorisation de leurs honoraires, menacent de durcir leur mouvement.
Alors qu'ils observent, à l'appel du Syndicat national des pédiatres de France (SNPF), une grève des vacations dans les hôpitaux, les crèches et les PMI, une grève des gardes la nuit et le week-end en médecine de ville et une grève des gardes prises dans les structures hospitalières privées et publiques, les pédiatres envisagent de démissionner en bloc des maternités auxquelles ils collaborent à partir du 17 avril.
Les pédiatres d'Aquitaine ont déjà indiqué qu'ils mettraient cette menace à exécution « si les négociations en cours entre le SNPF et les pouvoirs publics ne présentent pas d'avancées significatives à cette date ».
Parmi les médecins libéraux, les pédiatres (qui sont 2 911 à exercer en médecine de ville) sont ceux qui ont les plus faibles revenus : 46 700 euros en 1999 (frais déduits, avant impôts), ce qui les place derrière les généralistes et est inférieur de 33 % au revenu moyen de l'ensemble des praticiens libéraux.
« Cette situation est devenue intolérable, affirme le Dr Francis Rubel, président du SNPF. Aujourd'hui, c'est l'équilibre financier de certains cabinets qui est compromis. Les pédiatres se demandent comment ils vont continuer à pouvoir payer leur secrétaire. »
Le SNPF, qui exige une « revalorisation immédiate des honoraires des pédiatres », n'a pas été entendu jusqu'à présent. Bien que, comme tous les autres spécialistes, les pédiatres n'aient pas de convention avec l'assurance-maladie, le SNPF a engagé avec la CNAM des négociations qui, pour l'instant, n'ont pas abouti. L'idée de créer un tarif spécifique pour la consultation de ces médecins, supérieur à celui des autres consultations de spécialistes a été rejetée par la CNAM. Le projet de forfait pédiatrique annuel que les médecins toucheraient pour certains de leur patients ne fait pas, semble-t-il, l'unanimité. La seule mesure prise en faveur des pédiatres a consisté en une augmentation du tarif de l'assistance pédiatrique (intervention du pédiatre en maternité avant même la naissance de l'enfant) qui est passé, le 2 avril, de 48 euros à 76,80 euros. Cet acte ne représente cependant qu'une part dérisoire des revenus de ces spécialistes. Face à cette impasse, le SNPF, qui poursuit ses discussions avec la CNAM a formulé de nouvelles propositions au gouvernement, nous a indiqué le Dr Rubel sans en préciser la teneur. Le temps presse, en tout cas, pour le SNPF, bien décidé à mettre à exécution sa menace de démission collective des maternités si la situation ne se débloque pas avant le 16 avril.
D'autres pédiatres libéraux ont décidé de se lancer dans une contestation tarifaire en facturant leur consultation 30 euros (au lieu de 22,87 euros au tarif officiel).
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