Les pédiatres dénoncent « l'injustice flagrante » qui les frappe

Publié le 21/10/2003
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Dans une lettre ouverte au ministre le la Santé, Francis Rubel, président du Syndicat national des pédiatres français (SNPF), dénonce, « l'injustice flagrante » qui frappe les pédiatres libéraux : « Les pédiatres, explique-t-il, ont pris acte des publications du nouveau RCM (règlement conventionnel minimal) et du décret sur la permanence des soins. Ils déplorent que, dans ces deux textes, ne soient pas mentionnées la consultation de dimanche pouvant être facturée par le pédiatre de garde dès le samedi après 12 heures ; la rémunération des astreintes pour les pédiatres assurant une permanence des soins, en maternité ou en ville ; la revalorisation de la visite du pédiatre comme cela s'est fait en médecine générale. »
Le SNPF regrette notamment que les pédiatres libéraux effectuant une visite à domicile, notamment pour assurer les soins aux enfants handicapés lourds, ne soient rémunérés qu'au tarif de 20,58 euros (un montant non revalorisé depuis neuf ans), alors que la visite des médecins généralistes est rémunérée et remboursée à 30 euros, lorsqu'elle est médicalement justifiée.
Par ailleurs, le SNPF déplore « la non-rémunération de l'astreinte de nuit ou de jour férié » pour les pédiatres ; il s'agit d'une mesure « unique et inique » dont les effets « délétères » se feraient déjà ressentir en région.

Des médecins oubliés par le RCM

Le SNPF déclare comprendre « qu'un pédiatre qui effectue 70 heures de travail par semaine puisse refuser d'assumer cette notion de service public qu'est la permanence des soins, aussi longtemps qu'elle ne sera pas rémunérée à sa juste valeur ».
Il annonce son intention de « défendre les pédiatres qui sont poursuivis pour rupture de contrat dans de nombreuses maternités privées lorsqu'ils auront décidé de cesser leur activité ». De fait, parmi les pédiatres libéraux effectuant des gardes en maternité, certains sont payés pour leurs astreintes, d'autres non ; et lorsque ces pédiatres, fatigués de ne pas être payés pour les astreintes, démissionnent de leur fonction au sein de la maternité, celle-ci se retourne parfois contre eux, en faisant valoir un « contrat de fait » entre la maternité et le pédiatre.
Pour le secrétaire-général du SNPF, le Dr Jean-Michel Muller, « la conjoncture financière actuelle, notamment le déficit des comptes publics et celui de la Sécurité sociale, ne nous aide évidemment pas, mais le RCM aurait tout de même pu tenir compte de nos revendications ». Selon lui, la dernière assemblée générale du syndicat, qui s'est tenue le 11 octobre « a été chaude, beaucoup d'adhérents nous ont demandé à quoi on servait. Pour l'instant, nous inscrivons notre action dans la courtoisie et la responsabilité en envoyant cette lettre ouverte au ministre de la Santé, mais nous attendons sa réponse de pied ferme ».

H. S. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7409