C'est ainsi qu'Olivier da Lage, journaliste et jean-Paul Riondet, diplomate, mettent en scène, dans « Maudite soit ta source » (Editions Michalon) la résurgence, en 2005, de l'organisation terroriste Al Quaïda qui veut créer les conditions d'une catastrophe humanitaire au Moyen-Orient, en vue d'instaurer, sous ses cendres, le Califat ; son arme : l'eau.
Sous le titre « United Emmerdements of New Order » (P.O.L.), Jean-Charles Masséra brosse un sinistre tableau de notre société à la lumière des événements récents.
Quant au reporter Philippe Flandrin, il revient, dans « Ballades barbares » (Balland) en Afghanistan où il avait beaucoup voyagé dans les années 70 et 80 pour s'apercevoir que la guerre a saccagé ce qu'il lui était apparu comme un espace de poésie.
Dans un premier roman, « Je viens d'ailleurs » (Autrement), Chahdortt Djavann, originaire de Téhéran, raconte vingt ans de la vie d'une jeune Iranienne révoltée par la violence du régime islamiste.
Et dans « le Tour de Babylone » (L'Olivier), Barlen Pyamootoo s'attache aux pas d'un homme qui, adulte rempli des images de la Babylone de son enfance, revient à Bagdad et déambule entre les ruines de la ville et les portraits omniprésents de Saddam.
Un an après avoir quitté l'Algérie, Yasmina Khadra, un officier de l'armée algérienne qui donnait sa vision de la situation sous cette identité féminine, raconte dans « L'Imposture des mots » (Julliard) le saut dans le vide qu'a représenté pour lui et sa famille sa décision d'abandonner sa carrière militaire et de s'installer en France afin de se consacrer à l'écriture.
Dans « la Fille du vent » (éditions de l'Aube), Kébir Ammi raconte l'histoire d'une prostituée de Meknès battue à mort par ses proxénètes et sauvée par un ange.
Chez le même éditeur, Karima Berger montre, dans « la Chair et le rôdeur », une jeune peintre algérienne qui s'est isolée dans une maison perdue des Corbières pour oublier les atrocités qu'elle a vues, et qui est confrontée à un voisin dont le frère est mort en Algérie.
Un médecin est le héros de « Meurtres en sérail » (Métropolis) de Charf Abdessemed : un jeune médecin légiste qui mène l'enquête sur une série de crimes commis contre des femmes bourgeoises d'Alger, prétexte à brosser un portrait de la société algérienne avec sa violence, les tentations d'islamisme et la corruption du pouvoir.
Retour à la guerre d'Algérie avec Akli Tadjer et « le Porteur de cartable » (Lattès) vue et vécue par deux élèves de CM2, porteurs de cartable du FLN et qui font la collecte auprès des militants du réseau Turbigo, à Paris.
Livres
Sous la burqa, des femmes
Il y a un peu moins d'un an que la destruction des bouddhas géants de la vallée de Bamyan révélaient au grand jour le vrai visage du régime taliban et comment il privait les femmes de leurs droits et de leur identité en les obligeant non seulement à cacher leur visage mais à disparaître entièrement sous la burqa.
Depuis, des images fugitives des humiliations et des atrocités dont sont victimes les femmes afghanes sont parues dans certains magazines ou ont été montrées à la télévision. Mais les photographies de l'album « Femmes afghanes » sont destinées à rester et peuvent d'ores et déjà être considérées comme des témoignages historiques.
Réalisées par des reporters photographes au risque de leur vie, ces photographies ont été ramenées clandestinement d'Afghanistan et la cruauté des scènes qu'elles évoquent est sans fond.
Le texte est à deux voix : celle de Nilab Mobarez, une chirurgienne afghane aujourd'hui plus que jamais engagée dans le combat humanitaire à Kaboul, et celle d'Olivier Weber, journaliste qui a pu effectuer plusieurs séjours dans les maquis du commandant Massoud, comme chez les talibans, auteur du « Faucon Afghan ».
Osera-t-on signaler la beauté de ces photos, les voiles de l'infamie dans les tons pastels et les habits des réfugiées affamées hauts en couleurs ? oui, car c'est la vérité.
Et l'ouvrage d'ailleurs est plus porteur d'espoir que de pitié. Il s'ouvre sur quelques clichés datant des années 70 lorsqu'à Kaboul la libéralisation du port du tchadri était amorcée par les jeunes filles de l'aristocratie ; il est parsemé d'images d'écoles clandestines ; et il se referme sur le regard de très jeunes filles qui, timidement, ont enlevé la burqa de leur visage.
« Femmes afghanes », par Nilab Mobarez et Olivier Weber. Editions Hoëbeke, 128 p., 100 photos noir et couluers, 30 euros
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