Comment résister à l’appel de la mondialisation? Les industries du dispositif médical et de l’équipement hospitalier n’ont plus les moyens de s’y soustraire. En témoigne la dernière édition du salon Medica qui s’est tenue en novembre dernier à Düsseldorf (Allemagne). Rendez-vous incontournable, il réunit plus de 132 000 visiteurs venus pour la moitié de l’étranger. Mais l’offre aussi émane des pays émergents avec 4 641 exposants originaires de 66 pays. En témoigne l’offensive menée par la Fédération de Russie ou le continent asiatique. La Chine populaire, Taïwan, l’Inde, le Brésil sont bien sûr présents au rendez-vous. Mais on y trouve des pays moins attendus qui ont déployé une forte présence. Citons le Pakistan fort d’une industrie low-cost en position de conquête de nouveaux marchés.
Absence de poids lourds hexagonaux
Comment alors affronter le grand large pour une industrie française qui réalise souvent l’essentiel de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone? « Il nous faut chasser en meute », explique l’un des responsables de la société Biolume, spécialiste dans l’éclairage et les équipements hospitaliers présent une nouvelle fois à Düsseldorf. D’autant que l’absence de poids lourds qui entraînerait dans son sillage des sous-traitants est particulièrement visible sur le salon. La société réalise 30 % de son chiffre d’affaires à l’export. Après avoir été accueilli au sein du French Pavillon organisé par UBI France, l’industriel originaire du Nord vole désormais de ses propres ailes. D’autres sociétés préfèrent « voyager accompagner » avec UBI. Pour autant, un déplacement de ce type se prépare en amont afin de multiplier les contacts sur place et les éventuelles suites commerciales. Le dernier jour du salon, on ne se risquait pas sur le stand UBI à avancer un montant de contrats signés grâce à cette organisation. D’autant que la french touch ne suffit pas à s’imposer dans un salon largement dominé par l’industrie biomédicale allemande.
La France, puissance moyenne ?
Il faut donc choisir d’autres options. Chez Allibert Médical, producteur de charriots médicaux made in France, on joue la carte de l’audit et de l’accompagnement du client pour se distinguer de la concurrence. À Saint-Étienne, au sein de la région Rhône-Alpes, c’est la synergie qui est affichée, avec la présence sur un même campus des médecins et des ingénieurs. Quelle que soit la stratégie adoptée, la France ici comme dans d’autres secteurs industriels doit vite monter en gamme pour maintenir son statut de puissance moyenne. Mais ce secteur est-il encore une priorité pour les pouvoirs publics ? Cette année, aucun ministre français n’a fait le voyage jusqu’à Düsseldorf.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature