LES TARIFS INTERVIENNENT peu dans le choix de leur médecin par les patients. C'est du moins ce qu'ont exprimé 83 % des 670 personnes interrogées par le Collectif interassociatif sur la santé Rhône-Alpes (CISSRA), qui regroupe 65 associations de malades, dans le cadre de son enquête 2007, dont les résultats ont été présentés il y a quelques jours à Lyon à l'issue du conseil d'administration du CISSRA. Cette enquête a été menée par les associations du collectif parmi leurs adhérents, sur la base de questionnaires autoadministrés. Il faut néanmoins noter que 63,4 % des répondants âgés en moyenne de 59 ans ont déclaré être pris en charge à 100 %, dont près des deux tiers en raison d'une affection de longue durée (ALD), ce qui fait qu'ils ont rarement l'occasion de payer directement leur médecin et ce qui biaise quelque peu les résultats.
Il n'en ressort pas moins que les usagers interrogés disent visiblement n'accorder que peu d'attention au secteur d'exercice et aux tarifs que pratiquent les médecins.
Questionnés par exemple sur l'affichage du tarif et du secteur d'exercice de leur médecin, 30 % des enquêtés ont répondu qu'ils ne savaient pas si ces informations étaient apposées dans les salles d'attente, comme la réglementation l'impose.
En cas de non-affichage, 78 % des répondants ont déclaré ne pas avoir demandé d'information complémentaire à leur médecin. Enfin, ils sont également 85 % à indiquer ne pas avoir été confrontés à une pratique de dépassement tarifaire injustifiée.
Information : peut mieux faire.
Concernant le « respect du droit à l'information », les résultats 2007 confirment ceux de 2006, à savoir qu'il reste encore des efforts à engager de la part des médecins quant à l'information donnée sur les risques des thérapeutiques prescrites et des autres traitements qu'ils ordonnent. Respectivement 23 % et 35 % des personnes qui ont répondu à cette enquête déplorent ainsi ne pas avoir eu d'explication satisfaisante et suffisamment claire de la part de leur médecin. Dans une grande majorité des cas, l'information donnée au patient est faite oralement, «et c'est heureux», commente le CISSRA, «car si l'information orale n'a pas été jugée compréhensible, dans 4% des cas, l'information écrite ne l'est pas dans 31% des cas».
Enfin, l'enquête révèle que les demandes de dossiers médicaux auprès des établissements de soins ont abouti dans 72 % des cas, contre 61 % auprès des professionnels de santé. «Il faut donc inciter les médecins de ville à considérer la demande de dossier comme légitime», conclut le CISSRA.
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