Le niveau des remboursements que leur assure leur couverture complémentaire influence la manière dont les patients ont recours aux soins et aux médecins.
En se fondant sur l'enquête Santé et Protection sociale (ESPS 1998), le CREDES (Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé) montre que, sur un mois, les individus les mieux couverts dépensent plus pour leur santé que les autres et qu'ils le font en allant plus souvent chez le médecin et en ayant davantage recours aux spécialistes.
Si la qualité de l'assurance complémentaire joue un rôle « significatif » dans la fréquence du recours aux soins, ce recours est nettement moins répété que les disparités de comportements relevées entre les patients qui disposent d'une couverture complémentaire et ceux qui n'en possèdent pas. Ainsi, si 30 % des assurés sociaux n'ayant aucune possibilité de prise en charge du ticket modérateur ou d'éventuels dépassements d'honoraires déclarent renoncer à des soins, 14 % des personnes ayant une « couverture faible » font le même sacrifice, 9 % de celles qui ont une « couverture moyenne » et 7 % de celles qui ont une « bonne couverture ».
5,18 euros de plus par mois
De la même façon, quand seulement 3 % des gens qui n'ont pas de complémentaire voient un spécialiste au moins une fois par an, 13 % de ceux qui disposent d'une couverture faible ou moyenne le font et 19 % de ceux qui ont une bonne couverture. Ces écarts ne se retrouvent pas dans l'analyse de la fréquentation des généralistes : 6 % des « sans-couverture » voient au moins un omnipraticien par an, 22 % des faiblement couverts, 23 % des moyennement et bien couverts.
Chaque mois, comparées à une personne sans complémentaire, une personne inscrite à une complémentaire de niveau faible dépense 5,18 euros de plus, une personne disposant d'une couverture moyenne, 6,10 euros de plus, une personne ayant une couverture élevée, 8,23 euros.
Sur le recours aux médecins en secteur II, le CREDES constate qu'il « n'y a pas de lien entre le degré de couverture et le niveau de dépassement d'honoraires du spécialiste consulté ».
(1) Tom Buchmueller, Agnès Couffinhal, Michel Grignon, Marc Perronnin et Karine Szwarcensztein, « Consulter un généraliste ou un spécialiste : influence des couvertures complémentaires sur le recours aux soins », bulletin du CREDES, n° 47, janvier 2002.
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