DIX ANS après sa fondation, le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), qui regroupe des associations de patients, de handicapés et d’usagers, organise aujourd’hui et demain à Paris ses premières journées nationales. Y participeront les dirigeants et les cadres du collectif, bien sûr, mais aussi des personnalités comme Daniel Lenoir, directeur général de la Mutualité française, et Didier Tabuteau, directeur de la chaire santé à Sciences-Po et ex-directeur de l’Agence du médicament. Enfin, le ministre de la Santé et des Solidarités, Xavier Bertrand, interviendra en clôture des journées du Ciss, axées sur trois thèmes : « La problématique du financement de l’assurance-maladie », « Les enjeux de la représentation des usagers » et « La question des inégalités de santé sous l’angle de l’accès aux soins. »
Le Ciss a maintenant pris ses marques dans le système de santé et les caisses d’assurance-maladie depuis la réforme Douste-Blazy (voir encadré). Aux yeux du président de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), «le Ciss a apporté une dimension supplémentaire dans la représentation des malades», au sein du conseil de la Cnam, notamment dans les discussions portant sur «les ALD et les pathologies lourdes, l’élaboration de référentiels de santé, la maîtrise médicalisée…». Le Ciss a insisté pour que le conseil de la Cnam se penche davantage sur le futur dossier médical personnel (DMP), en faisant valoir «l’information des patients, le respect de la confidentialité des données, l’équilibre entre libertés individuelles et garanties collectives», ajoute Michel Régereau.
Avant la réforme de 2004, les représentants des syndicats de salariés étaient déjà censés défendre les intérêts des patients et des assurés sociaux en général au sein du conseil d’administration de la Cnam, qui avait alors une autre configuration. Cependant, il y avait «un sous-investissement» des organisations syndicales dans ce domaine, selon le président de la Cnam, dans la mesure où les partenaires sociaux se focalisaient davantage sur leur rôle de négociateurs avec les professionnels de santé libéraux et de gardiens de la maîtrise des dépenses. Maintenant que cette fonction est dévolue au directeur général de la Cnam, Frédéric van Roekeghem, les nouveaux conseillers représentant les usagers (Ciss, Fnath…) «sont plus libres pour parler au nom des patients» au sein du conseil de la Caisse nationale.
Pour le Dr Dino Cabrera, président de l’Union nationale des professions de santé (Unps), «il est cohérent que les associations de patients s’institutionnalisent car cela permettra des discussions plus fructueuses et sans doute moins conflictuelles». Le Dr Cabrera estime que la place croissante des représentants des patients est de toute façon «incontournable depuis la loi Kouchner de 2002» sur les droits des malades.
Reconnu par tous les acteurs de la santé, le Ciss entend désormais agir davantage sur le système. C’est pourquoi il ne ratera pas le coche électoral de 2007.
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