La région apparait-elle comme une « nouvelle frontière » pour les laboratoires pharmaceutiques ? Depuis la loi HPST et la création des agences régionales de santé (ARS), ce n’est plus en tout état de cause un terrain vierge, selon l’état des lieux dressé par Les Echos Etudes. On ne peut toutefois pas parler de consensus au sein des big pharma à investir ce nouveau champ d’opération. D’un côté, les responsables au sein de Bayer Healthcare et de Sanofi plaident pour des investissements renforcés au niveau régional autour des enjeux de santé publique. De l’autre, d’autres à l’image d’Astellas France, perçoivent dans la création des ARS une illusion quant à leur pouvoir réel de décision. Au-delà du débat, tous les laboratoires selon les auteurs de l’étude ne sont pas concernés au même niveau par l’émergence de la région comme nouveau lieu de pouvoir.
Tous ne sont pas intéressés par la régionalisation
En premier lieu, les producteurs de médicament OTC ou de produits exclusivement prescrits en ville ne sont pas incités à développer dès aujourd’hui des partenariats en région. En revanche, les laboratoires disposant d’un riche portefeuille de médicaments hospitaliers sont concernés en priorité par la mise en place de ces programmes de santé publique. Dans un second temps, l’analyse doit être encore affinée. Ce sont les pathologies lourdes et chroniques, liées au vieillissement, qui sont les plus susceptibles de faire l’objet de programmes régionaux soutenus par une ARS.
Au-delà de l’intérêt à restaurer une image ternie par les récentes affaires, ces actions ne relèvent pas du simple sponsoring. Elles se traduisent dans certains cas par un retour sur investissement, comme en témoigne un programme mis en place par le laboratoire Bayer. Une infirmière coordinatrice avait pour mission de rappeler les patients afin de les inciter à consulter un neurologue en consultation précoce post-AVC. Résultat, le pourcentage de patients revus par le médecin grimpe de 17 % à 45 % avec, dans le même temps, une hausse du chiffre d'affaires pour le laboratoire.
Les élus sont toutefois peu nombreux. L’exploration de ce nouveau champ pour les industriels, il est vrai, ne fait que commencer.
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