Etienne Chatiliez, auteur de nombreux films de pub, n'avait pas tourné de long métrage depuis 1995 et « le Bonheur est dans le pré ». Après les citadins troublés par l'appel de la nature, il s'attaque à un phénomène qu'ont bien mesuré les sociologues : les enfants restent de plus en plus longtemps chez leurs parents. Certes, le plus souvent, cela relève de raisons matérielles. En cela, Tanguy n'est pas représentatif, puisque, ultra-diplômé, il peut fort bien gagner sa vie.
Fils d'un dirigeant de société et d'une décoratrice, Tanguy a toute les raisons de rester au domicile parental : l'espace, le confort, les services d'une employée de maison et la bienveillance de ses parents, toujours aimables avec les jeunes femmes qu'il ramène dans sa chambre. De plus, il les aime beaucoup, ses géniteurs ; il n'aime vraiment qu'eux, d'ailleurs.
Mais ce sont les parents qui ne peuvent plus le souffrir et quand ils se l'avouent à eux-mêmes ou, comme la mère, à leur psychanalyste, la guerre va être déclarée.
Comment papa et maman vont tout faire pour se débarrasser de leur petit génie de fils, c'est toute la trame du film, qui accumule les gags, en ne lésinant pas sur le burlesque.
Et l'on rit, à coup sûr, surtout grâce aux comédiens, qui se déchaînent d'autant plus qu'ils ont rarement des rôles de ce type. Hélène Duc en grand-mère aussi snob qu'indigne et Sabine Azéma en mère débordée sont parfaites ; et le jeune Eric Berger s'est si bien glissé dans le rôle qu'on a envie de le frapper pour le faire sortir de ses gonds. Mais c'est surtout André Dussolier qui vaut le détour, surtout quand on vient de le voir dans le rôle sobre et émouvant de « la Chambre des officiers » : il laisse éclater sa fibre comique et ne recule devant aucun ridicule.
Par moments, on se trouve davantage devant une succession de sketches que devant une construction rigoureuse, d'autant que certains rebondissements sont prévisibles. C'est le seul reproche que l'on peut faire à cette comédie délurée qui fait rire avec les petits malheurs et les grandes angoisses des nantis.
R.C
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