La plupart des parents ne veulent pas que leur enfant sorte seul pour se rendre chez un camarade avant l'âge de 12 ans, et encore moins pour aller au cinéma, révèle une enquête publiée par l'institut Pour la ville en mouvement.
Réalisée sous la direction du sociologue François de Singly, auprès de 820 familles habitant des agglomérations de plus de 100 000 habitants, l'étude met en évidence une réticence certaine à accepter qu'un jeune adolescent franchisse le seuil de sa maison, même en plein jour, sans être accompagné d'un adulte.
Ainsi, seulement 32,8 % conçoivent que leur enfant de 11 ans aille voir un copain dans la journée sans être accompagné. Et en ce qui concerne le cinéma, il faut attendre 13 ans pour qu'une petite majorité (53 %) donne son feu vert. L'autorisation de nuit n'intervient qu'à l'âge de 16 ans, et encore 28,3 % s'y opposent lorsqu'il s'agit d'aller chez un ami (38,6 % pour le cinéma). Les filles et les garçons de 12 ans ne sont pas logés à la même enseigne : pour les premières, 57,6 % tolèrent les sorties de jour, contre 65,9 % pour les seconds. Enfin, les parents ayant un niveau d'étude universitaire se montrent nettement plus tolérants, tandis les meilleurs élèves sont ceux qui ont le moins d'indépendance.
A bas les fessées !
Dans un même esprit, visant à agir pour le bien et le droit des enfants, et au nom des devoirs parentaux, les 1es Assises de l'enfance bien traitée, qui se sont tenues au Sénat le 27 septembre, ont demandé au législateur de concocter une loi « antifessées ». Pour les associations Eduquer sans frapper et Enfance au quotidien, organisatrices de cette journée, les châtiments corporels sont d'un autre âge et « nocifs ». Ils s'opposent en outre à l'article 19 de la Convention internationale
des droits de l'enfant de l'ONU, ratifiée par la France, selon lequel un mineur doit être « protégé contre toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalité physique ». La Suède est le premier pays européen à s'être doté, en 1979, d'une loi « antifessées ». Elle a été suivie jusqu'à maintenant par le Danemark, la Norvège, la Finlande, l'Autriche, l'Italie, et, depuis le début de l'année, par l'Allemagne. Dans l'Hexagone, un sondage Sofres sur la question, datant de janvier 1999, révélait que seulement 16 %des parents ne donnaient jamais de coups à leurs enfants.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature