DES CHERCHEURS anglais constatent un accroissement du nombre des pancréatites aiguës (PA) sur une période de vingt-cinq ans, qu'ils relient principalement à l'éthylisme, qui suit, en Angleterre, une augmentation parallèle.
Ils remarquent que la mortalité après hospitalisation n'a pas décru depuis les années 70, et l'attribuent à une absence d'innovations majeures dans les traitements. Ainsi, soulignent-ils, le pronostic de cette affection demeure très mauvais en phase aiguë : les taux de décès au cours du premier mois de la poussée de PA sont environ trente fois ceux de la population générale d'âge équivalent.
Même si cette maladie est relativement rare, la PA tend à augmenter dans les pays industrialisés depuis quelques décennies. M. Goldacre et S. Roberts (Oxford) se sont intéressés au sort des patients hospitalisés pour PA et ont mené une analyse de population sur plus de 5 000 cas, par l'étude des registres d'admission croisés avec les certificats de décès, entre 1963 et 1998 dans le sud de l'Angleterre.
Doublé en trente ans.
Ils rapportent une augmentation d'incidence, passant, pour 100 000 habitants, de 4,9 pour la période 1963-1974, à 7,7 pour 1975-1986, puis à 9,8 pour 1987-1998. Les taux d'hospitalisation ont doublé au cours des trente dernières années et l'augmentation des cas est la plus importante dans les groupes d'âge jeune.
Il existe des similitudes entre les profils de tendance pour les pancréatites aiguës, l'usage de l'alcool dans la même population, et les décès par abus d'alcool. D'autres facteurs sont peut-être intervenus, comme l'augmentation de la prévalence des lithiases biliaires, voire une amélioration du diagnostic.
A côté de cela, le taux de mortalité à trente jours après l'admission a été étudié. Il a d'abord décliné : de 14,2 % en 1963-1974, il est passé à 6,7 % en 1975-1986. Mais après cette période, il est resté stable : il est de 6,7 % en 1987-1998.
Les incidences tendent à être plus élevées en Ecosse, aux Etats-Unis, en Allemagne et dans les pays scandinaves.
« British Medical Journal » vol. 328, 19 juin 2004, pp. 1466-1469.
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