Il a suffi à Martin Hirsch d’une petite phrase dans une longue tribune du « Monde »pour se mettre à dos toute une profession. Le 13 décembre, le haut fonctionnaire fait état dans le quotidien du soir de 10 réformes pour « faire plus de social en dépensant moins, l’équation clé de l’élection présidentielle de 2012 ». Entre bouclier sanitaire, réduction des coûts des services pour les plus modestes ou assurance obligatoire pour le logement, il suggère une restriction de la pharmacopée remboursée par l’assurance-maladie. La prise en charge sanitaire n’en serait pas affectée. Pour atténuer l’impact de cette mesure sur les pharmaciens, Martin Hirsch propose de les « rémunérer pour des services médicaux rendus ». « Les pharmaciens pourraient, par exemple, faire le travail d’orthoptiste qui est en France un monopole d’ophtalmologiste, pour lequel il y a désormais parfois 6 mois d’attente ».
Tollé chez les principaux concernés qui « s’indignent », « s’insurgent et demandent officiellement un rectificatif ». Le Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO) rappelle que « l’orthoptie n’est nullement "un monopole d’ophtalmologiste" mais constitue une profession autonome, à part entière et indépendante de l’ophtalmologie même si les liens qui unissent les deux professions sont historiques ». La profession est notamment régie par le Code de la santé publique. Son exercice illégal est puni par le Code pénal. Le premier syndicat s’est déclaré « vigilant » sur les suites données à sa demande de rectificatif. L’enjeu : le crédit et le professionnalisme des 3 000 orthoptistes actuellement en exercice, appelés à voir leur fonction grandir ces 3 prochaines années auprès des opthalmologistes.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature