UN DECRET, PARU le 14 avril au « Journal officiel » et signé par le ministre de la Santé et le Premier ministre, autorise les opticiens- lunetiers à adapter la prescription médicale des verres correcteurs dans le cadre d'un renouvellement. Cette délégation de tâche sera possible «à condition que le prescripteur n'ait pas exclu la possibilité d'adaptation par une mention expresse portée sur l'ordonnance». Cette disposition avait été prévue par le Parlement dans la loi de financement de la Sécurité sociale. Le texte prévoit toutefois quelques réserves.
Les opticiens-lunetiers devront être identifiés par le port d'un badge signalant leur titre professionnel. Pour les patients atteints de presbytie, le médecin devra avoir prescrit la première correction de ce trouble de la vision. Il est prévu que l'opticien déterminant la réfraction reçoive le patient dans l'enceinte du magasin d'optique ou dans un local y attenant, «conçu de façon à permettre une prise en charge dans les bonnes conditions phonique et visuel». Cette disposition doit notamment permettre de préserver l'intimité du patient. Enfin, l'opticien s'engage à s'interdire toute publicité destinée au public sur sa capacité à déterminer la réfraction. Cette délégation de tâche est présentée depuis de nombreuses années comme une solution permettant de compenser les départs à la retraite massifs d'ophtalmologistes à l'horizon 2020 et de réduire les délais de rendez-vous, alors que dans le même temps la demande de soins va exploser.
Dans un rapport présenté l'an dernier à l'Académie de médecine, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) recommandait de pallier la pénurie de professionnels en combinant l'augmentation du nombre d'internes de la spécialité et le recours accru au transfert de tâches (« le Quotidien » du 24 avril 2006). L'Association nationale pour l'amélioration de la vue (Asnav) s'est félicitée de la parution de ce décret «qui va permettre un accès plus facile et surtout plus rapide au médecin ophtalmologiste».
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