TOUS seront autour de la même table aujourd’hui.
Onze présidents ou délégués d’organisations opposées à la convention actuelle (1), qui n’ont pas forcément la même conception de la médecine libérale, aux fonctions et statuts différents (huit syndicats, trois sociétés savantes), représentant des jeunes et des médecins installés, mais qui ont décidé de travailler ensemble avec l’objectif ambitieux, utopique, raillent leurs adversaires, de bâtir «autre chose» parce qu’ils «refusent la situation en l’état».
Pour ces compagnons de route, les élections professionnelles du printemps ont changé la donne en accordant notamment 60 % des voix généralistes aux adversaires de la convention. «Nous nous devons de donner une réponse aux attentes de nos collègues», martèle Pierre Costes, président de MG-France, qui invoque «le principe des accords majoritaires.»
Intérêts communs.
Parce qu’il ne s’est rien passé depuis trois mois, parce que le ministre de la Santé «n’entend pas» le message des urnes, ce club des onze tient aujourd’hui à Paris une première Rencontre nationale.
Au menu : un tour d’horizon de la situation conventionnelle et de la gestion des nouvelles Urml et la mise en place d’un calendrier de travail. Des «actions communes» administratives (arrêt de la télétransmission, grève du zèle) ou tarifaires pourraient être lancées «sans tarder» si rien ne bouge . Même si les revendications de ces organisations sont variées et parfois contradictoires (liberté tarifaire), les « nonistes » veulent croire que, sur nombre de sujets majeurs, ils peuvent parler d’une seule voix et se faire entendre. «A onze, le risque de cacophonie existe, admet un des leaders syndicaux . Mais il y a déjà des alliances de fait et des intérêts convergents qui peuvent obliger les pouvoirs publics à revoir leur copie.»
Qu’il s’agisse des règles de représentativité syndicale, de la reconnaissance universitaire de la médecine générale ou de certaines évolutions tarifaires, le ministre de la Santé a déjà donné quelques gages, notamment dans nos colonnes (« le Quotidien » du 15 septembre), mais sans calendrier précis. Xavier Bertrand a en revanche écarté toute remise en cause de la convention actuelle qui, affirme-t-il, «obtient des résultats». Le « plan B » n’existe et n’existera pas, tranchent de leur côté les syndicats conventionnistes.
Aux opposants de montrer qu’ils peuvent dépasser certains clivages et rendre crédible, dossier par dossier, cette «alternative».
(1) MG-France ; FMF ; Espace Généraliste ; Uccmsf (Union collégiale) ; Syndicat de la médecine générale ; Syndicat national des enseignants de médecine générale ; Société française de thérapeutique du généraliste ; Société française de médecine générale ; Collège national des généralistes enseignants ; Snjmg (jeunes généralistes) ; Isnar-IMG (résidents et internes en médecine générale).
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