Alors qu’environ 200 ophtalmologistes partent chaque année à la retraite, seulement 70 à 80 sont formés dans le même temps. « En 2020-2025, le nombre d’ophtalmologistes arrivera au niveau le plus bas jamais observé » prédit le Pr Christophe Baudoin (Centre Hospitalier National d’Ophtalmologie des XV-XX).
Face à cette pénurie annoncée, « la proposition de la délégation de tâche comme solution risque d’être une fausse réponse estime le Pr Béatrice Cochener. Nous réfléchissons à une structure pyramidale où l’ophtalmologiste resterait le décideur au niveau de la stratégie diagnostique et thérapeutique. Il faut que les ophtalmologistes s’entourent d’acteurs auxquels donner des missions. Il n’est pas question de tout déléguer. La dérivation des patients vers des spécialistes paramédicaux ne permettra pas de satisfaire totalement la demande de soins. Elle expose au risque de méconnaître des patients relevant de soins médicaux vrais. Comme la majorité des services d’ophtalmologie du service public, nous ne sommes pas hostiles à déléguer le renouvellement de lunettes aux opticiens, déléguer diverses explorations paracliniques et la rééducation basse vision aux orthoptistes ».
La délégation de tâche ne réglera pas tout
Même appréciation pour le Dr Rottier. « On peut envisager une délégation sporadique d’examens mais il faut un avis médical au départ. Il faudrait dans l’idéal 9 spécialistes pour 100 000 habitants. Or, en dix ans, il va y avoir de nombreux départs à la retraite et en dessous de 5 000 praticiens, cela pose problème même si les spécialistes partent plus tard à la retraite ». Pour le Pr Christophe Baudouin la délégation de tâches ne résout qu’une partie du problème car si les explorations se multiplient, leurs interprétations se font exclusivement par un ophtalmologiste et c’est alors au niveau du médecin que l’effet d’entonnoir s’observera ».
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