Disparition pour 2010 des Scpi

Les Opci prennent le relais

Publié le 28/03/2006
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LA FIN DES SCPI, sociétés civiles de placement immobilier, est programmée pour janvier 2010. Elles sont remplacées par les Opci, organismes de placement collectif immobilier, créés par l’ordonnance du 13 octobre 2005, qui définit leur statut juridique. La loi de finances rectificative pour 2005 a précisé le futur régime fiscal des Opci.

Deux statuts juridiques possibles.

Contrairement aux Scpi qui possèdent toutes le même statut juridique, les Opci pourront opter soit pour le statut de fonds de placement immobilier (FIP), soit pour celui de société de placement à prépondérance immobilière à capital variable (Sppicv).

Un fonds de placement immobilier (FPI) sera une copropriété dépourvue de la personnalité juridique. Par conséquent, elle ne sera pas directement soumise à l’impôt. De ce fait, c’est le porteur de parts qui devra acquitter les impôts dus sur la quote-part de revenus et de plus-values lui revenant en fonction de son apport.

En revanche, les Sppicv seront créées sur le modèle déjà connu de la Sicav. Ce seront donc des sociétés par actions mais expressément exonérées de l’impôt sur les sociétés (IS) tant sur les fruits de l’activité immobilière que sur ceux du portefeuille. Dans ces conditions, l’actionnaire sera soumis au régime des dividendes et des plus-values sur valeurs mobilières.

Composition de leur portefeuille.

Le gestionnaire d’une Opco sera tenu, en premier lieu, de respecter la prépondérance immobilière de l’Opci dont l’actif doit se composer d’au moins 60 % d’actifs immobiliers, c’est-à-dire d’immeubles mais aussi de droits réels immobiliers ou de parts de SCI et de Scpi.

Dans le cas de la Sppicv, il devra comprendre dans les actifs immobiliers des parts de Siic, dans la limite toutefois de 9 % du total.

En second lieu, le gestionnaire sera tenu à des obligations distributives. Ainsi, dans le cadre d’un FPI, il devra distribuer au moins 85 % du montant distribuable, quelle que soit la catégorie de produits (revenus locatifs et revenus de capitaux mobiliers) et de plus-values réalisés par le fonds.

De même, s’il gère une Sppicv, il devra distribuer 85 % du résultat distribuable de l’exercice précédent afférent aux revenus locatifs, 50 % des plus-values nettes réalisées au cours de l’exercice en cours ou de l’exercice précédent et 100 % du résultat net de l’exercice précédent afférent aux produits distribués par les sociétés de capitaux, filiales de la Sppicv et exonérées d’IS sur leur activité immobilière. Il n’existe en revanche pas d’obligation de distribution des autres revenus.

Le cadre fiscal de l’Opci.

Comme nous venons de le voir, les statuts juridiques possibles pour une Opci étant très différents l’un de l’autre, il était normal que les modes de fiscalisation des produits distribués soient tout aussi différents (voir tableau comparatif des régimes de taxation des revenus et plus-values suivant qu’ils sont perçus par l’associé d’une Scpi, le porteur de parts de FPI ou l’actionnaire de la Sppicv).

Opci ou Spci ?

Premier avantage des Opci sur les Scpi : seuls les revenus et les plus-values réellement distribués seront imposables. Second avantage : aucun droit d’enregistrement ne sera opéré sur les rachats et les souscriptions de parts d’Opci par des personnes physiques, alors que les échanges de parts de Scpi à capital fixe sur le marché sont assujettis à un droit d’enregistrement.

A noter enfin la neutralité fiscale accordée par le législateur au bénéfice des associés d’une Scpi appelée à devenir un Opci. L’article L.214-84-2, alinéa 4 du code monétaire et financier, modifié par l’ordonnance du 13 octobre 2005, prévoit, en effet, que l’opération de transformation de la Scpi en Opci devra se faire sans frais directs ou indirects pour le porteur de parts. Ainsi, aucun droit d’enregistrement, taxe de publicité foncière et du salaire du conservateur des hypothèques, ne s’appliquera aux transferts de biens, aux droits et aux obligations résultant de la transformation des Scpi en Opci. De même, aucune fiscalité supplémentaire ne sera à la charge du porteur de parts en raison des changements de support juridique des biens de la Scpi.


Tableau comparatif des régimes de taxation des revenus et des plus-values suivant qu’ilssont perçus par l’associé d’une Scpi, le porteur de parts de FPI ou l’actionnaire de la Sppicv
ORIGINE DU MONTANT PERCU SCPI FPI SPPICV
Bénéfices sociaux, revenus et plus-values Qu’il y ait ou non distribution réelle de revenus, imposition annuelle à l’Irpp : – des revenus locatifs, dans la catégorie des revenus fonciers ; – des plus-values sur cession d’immeubles selon le régime des plus-values immobilières (retenue à la source au taux de 16 % à la date de la cession + 11 % de prélèvements sociaux ; – des revenus mobiliers dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers ; – en cas de cession de titres par la société (16 % +11 % de prélèvements sociaux) selon le régime des plus-values mobilières. Imposition à la date de distribution des produits et plus-values : – dans la catégorie des revenus fonciers pour la part du résultat du fond assimilée à produits locatifs ; – dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers pour la part du résultat du fonds représentant des revenus mobiliers distribués ; – selon le régime des plus-values ; – selon le régime des plus-values immobilières en cas de cessions d’immeubles réalisées par le fonds à hauteur de la distribution correspondante, sans bénéfice de l’abattement fixe de 1 000 euros ; – au taux de 16 % (majoré de 11 % de prélèvements sociaux) sur le montant de la distribution correspondant aux plus-values nettes réalisées par le fonds sur ses actifs mobiliers, sans application du seuil d’imposition de 15 000 euros et de l’abattement pour durée de détention. Imposition sur les distributions reçues dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers après application : – de l’abattement de 40 % (pour les revenus perçus à compter du 1er janvier 2006) prévu pour les distribution de sociétés passible de l’IS ; – et de l’abattement global annuel de 1 525 euros ou 3 050 euros suivant la situation familiale. Bénéfice du crédit d’impôt de 115 euros ou 230 euros suivant la situation familiale (1).
Cessions et rachats de parts Imposition à l’impôt sur le revenu selon le régime des plus-values immobilières. Imposition à l’impôt sur le revenu selon le régime des plus-values immobilières dès lors que le fonds respecte la prépondérance immobilière ; l’abattement pour durée de détention étant calculé en fonction de la durée de détention des parts. Imposition à l’impôt sur le revenu selon le régime des plus-values mobilières (imposition au taux de 16 % majoré de 11 % de prélèvements sociaux au-delà de 15 000 euros de cessions annuelles) sans application de l’abattement pour durée de détention.
(1) Une Sppicv peut procéder au couponnage des revenus permettant, ainsi, à chaque catégorie de produit de conserver sa nature (dividende, revenu d’obligations) ainsi que son régime fiscal (revenus, plus-values). RTT et cotisations Les sommes versées aux salariés en compensation de la perte de rémunération consécutive à la mise en place d’une mesure de réduction du temps de travail sont assujetties à cotisations et contributions comme un salaire. C’est ce que précise l’administration, qui rappelle que, depuis la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2006, ces sommes sont considérées comme un élément de rémunération peu important qu’elles prennent la forme d’un complément différentiel de salaire ou d’une hausse du taux du salaire horaire. Sauf cas particuliers, vous êtes tenus d’appliquer ces dispositions. Circ. DSS/5B/2006-60 du 14 février 2006. Les vieux PEL convertis en assurance-vie Parce que la fiscalité des vieux PEL est aujourd’hui moins intéressante qu’hier (voir notre article dans Le Temps de la gestion du 8 mars dernier), de nombreux particuliers ont préféré casser leurs plans et les réinvestir. Au rang des placements qui en ont profité : l’assurance-vie, qui, en janvier 2006, a collecté 28 % de fonds supplémentaires par rapport à janvier 2005. Ce sont les supports en unités de compte qui ont été choisis en priorité (cotisations versées en augmentation de 95 %), les supports en euros enregistrant une faible augmentation des cotisations (11 %). EN BREF MERCREDI 29 MARS 2006 - N° 7929 - LE QUOTIDIEN DU MEDECIN - www.quotimed.com - 11
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7929