Alors que la prévention primaire avec les AGPI est bien argumentée, le rôle de la supplémentation se confirme après l’accident aigu et en cas d’insuffisance cardiaque. L’étude GISSI Prevenzione sur 11 324 patients en post-IDM a prouvé que l’ajout d’omega-3 à la dose de 1 g par jour au traitement validé (beta-bloquant, aspirine, statine et inhibiteurs de l’enzyme de conversion) permettait une réduction de la mortalité cardiovasculaire, cardiaque et la mort subite de respectivement 30, 35 et 45 % au bout de 3,5 ans de suivi. L’effet sur la mort subite était le bénéfice le plus précoce, détectable dès le 4° mois de traitement. L’apport des acides gras polyinsaturés n-3 se situe à un gramme par jour après infarctus du myocarde selon les résultats de plusieurs essais cliniques de supplémentation dont les résultats ont été suffisamment probants pour l’obtention d’une AMM dans ce cadre.
Paramètres inflammatoires
Dans l’insuffisance cardiaque, l’étude GISSI HF a élargi ces bénéfices en montrant, après ajustement, une réduction de la mortalité de toutes causes de 9 % et une diminution de 8 % du critère composite regroupant la mortalité globale, l’hospitalisation pour pathologies cardiovasculaires à 54 mois de suivi, grâce aux oméga-3 en surcroît d’un traitement médical optimal. Une étude plus récente utilisant 2 g/jour au long cours a montré qu’à un an, les capacités fonctionnelles cardiaques, respiratoires et le profil inflammatoire (TNF alpha, interleukine6, interleukine 3) des patients souffrant d’insuffisance cardiaque non ischémique sont significativement améliorés , au même titre que la symptomatologie des patients. Un autre travail chez 47 patients plus sévères en stade III-IV de la NYHA confirme qu’à dose élevée, 4 g par jour, les AGPI permettent d’augmenter la fraction d’éjection ventriculaire gauche et la vasorelaxation. Ces effets peuvent s’expliquer par un effet sur le remodelage ventriculaire et sur l’inflammation, un effet qui apparaît aux fortes doses mais qui restent non significatifs à la dose de 1 g/jour. Pour l’instant, l’insuffisance cardiaque n’est pas dans l’AMM.
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