LA PRÉVALENCE de cette affection est estimée à 2 à 4 % dans la population d’Israël, pays où cette étude a été conduite. L’équipe du Dr Hanah Nemets a déjà publié en 2002 un travail tendant à prouver que les acides gras oméga 3 permettent de prendre en charge de façon non médicamenteuse les adultes souffrant de dépression. C’est pourquoi les chercheurs ont mis en place une étude similaire sur des enfants souffrant de troubles dépressifs. Les 28 patients de 6 à 12 ans sélectionnés ont reçu pendant un mois soit du placebo, soit des acides gras oméga 3 (eicosapentanoïque et docosahexaénoïque) avec une posologie adaptée à leur poids. Seulement 20 enfants – 10 sous traitement actif et 10 sous placebo – ont pris leur traitement pendant un mois. Les autres étaient non compliants, non répondeurs ou ont présenté des troubles endocriniens ou psychiatriques au cours du traitement.
Les enfants étaient âgés en moyenne de 10 ans et atteints de dépression sévère depuis trois mois. Cinq d’entre eux souffraient en outre de déficit d’attention, un de troubles obsessionnels compulsifs, deux d’anxiété de séparation, trois de dysthymie et un de trouble panique. Leur traitement de base devait être inchangé depuis au moins six mois pour pouvoir être inclus dans l’étude.
Effet hautement significatif.
Pour les auteurs, «l’effet des oméga3 est hautement significatif puisque, dans le groupe traitement actif, 70% des enfants ont présenté une amélioration de plus de 50% de leur score de dépression, contre 0 dans le groupe témoin. Plus encore, 4 des enfants du groupe oméga3 pouvaient être considérés comme en rémission à l’issue du premier mois de traitement contre 0% dans le groupe placebo». Par ailleurs, lorsque le traitement a été administré pendant deux mois, l’effet significatif par rapport au placebo s’est prolongé. L’analyse de l’autoquestionnaire de dépression remis par les patients confirme lui aussi l’effet significatif des oméga 3.
Par ailleurs, aucun effet indésirable n’a été noté avec le traitement actif et aucun patient ne s’est plaint d’avoir un goût de poisson dans la bouche. Les auteurs concluent que «l’effectif de l’étude était faible, mais similaire à celui qui avait permis de prouver l’effet des oméga3 chez les adultes souffrant de dépression. Les acides gras oméga3 utilisés dans l’étude sont ceux qui composent la plupart des préparations à base d’acide gras de ce type vendues dans le commerce sans ordonnance. Néanmoins, des études discordantes sur l’effet des oméga3 sur la dépression ont été déjà publiées. Cette discordance pourrait être en rapport avec la consommation basale habituelle de ces acides gras. »
Nemets Hanah et coll. « Am J Psychiatry », 2006 ; 163 : 1098-1100.
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