Lancé en mars dernier par Norra Berra, le nouveau plan greffe a fixé plusieurs objectifs afin de relancer le don d’organe. Avec, en premier lieu, celui d’augmenter le nombre de prélèvements sur donneur décédé. Pour cela, il faut d’abord améliorer leur recensement : « car nous avons la conviction que tous les donneurs décédés potentiels ne sont pas recensés », avance Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice générale de l’Agence de la biomédecine. Un programme de recensement, déjà présent dans 84 hôpitaux, va être déployé dans les 183 structures autorisées à prélever. L’Agence compte aussi renforcer la communication afin de réduire l’opposition des familles au prélèvement (présente dans un tiers des cas).
La deuxième ambition du plan est de développer les dons avec donneurs vivants, encore marginaux en France. « A Nancy, 30 % de l’activité de greffe de rein est issue de donneurs vivants, alors que la moyenne française tourne autour de 10 % », se félicite le Pr Michèle Kessler (néphrologue, CHU de Nancy). Pour obtenir ce bon score, tous les médecins et infirmières en néphrologie ont été informés et formés, et « chaque service de néphrologie dispose d’une infirmière référente de la greffe avec donneur vivant » poursuit-elle. L’Agence de Biomédecine, en s’appuyant sur cette expérience, prévoit de développer l’information aux patients atteints d’insuffisance rénale chronique, d’élaborer et publier des cartographies de l’offre disponible, et prépare le dispositif de dons croisés, dans l’attente de la publication des décrets.
Autre objectif affiché : "améliorer le suivi à long terme des patients greffés et des donneurs vivants". « 40 000 personnes vivent avec un greffon fonctionnel, Aujourd’hui, suivies par les équipes hospitalières. Mais il nous faut développer une filière complète qui gère les patients de l’amont jusqu’à l’aval », précise Emmanuelle Prada-Bordenave, en pointant le fait que des réseaux de suivi de ces patients seront créés entre la ville et l’hôpital. A Nancy, par exemple, il a été mis en place des consultations alternatives :une fois en ville et une fois à l’hôpital - ce qui allège de moitié la charge de travail des hospitaliers.
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