Le risque est élevé, la prévalence de l’exposition à ces traitements va en augmentant – notamment dans les indications rhumatologiques – et la prise en charge reste faible et insuffisante. La perte osseuse, précoce et rapide, est associée à une augmentation considérable du risque de fracture, bien démontré dans plusieurs études épidémiologiques.
Cette actualisation des recos a été conduite sous l’égide du GRIO et de plusieurs autres sociétés savantes impliquées dans ce domaine. La méthode, bien codifiée, repose sur une analyse rigoureuse de la littérature récente et d’autres recommandations nationales ou internationales.
L’évaluation large de la DMO est proposée : « Une mesure de la DMO est recommandée chez tous les patients débutant une corticothérapie orale ou recevant déjà une corticothérapie par voie orale de plus de 3 mois (si l’évaluation initiale n’a pas été faite), quelle que soit la dose ». Cette recommandation repose sur un accord professionnel car aucune étude prospective ou méta analyse n’a évalué l’intérêt de ce dépistage systématique dans la situation d’un traitement cortisonique prolongé. Le seuil de DMO permettant de qualifier le degré de risque et de guider la décision thérapeutique a été fixé à un T score de -2,5. C’est un changement par rapport aux recommandations précédentes dans lesquelles ce seuil était de -1,5.
Trois situations en fonction du risque
En fonction de l’âge et du sexe, des éventuels antécédents de fracture, de la posologie cortisonique et du T score de DMO lombaire ou fémorale, on peut considérer trois situations en fonction du degré de risque et proposer un algorithme simple pour la décision de traitement (Figure). Le choix est actuellement limité entre bisphosphonate et tériparatide.
La durée d’un traitement n’est pas codifiée. Une durée de 2 ans est proposée, sur la base des données publiées dans les essais. La décision de prolonger le traitement devra être prise individuellement en prenant en compte le risque lié à une fragilité osseuse persistante et les risques liés à un traitement prolongé. Il faut souligner ici que les complications osseuses à long terme des bisphosphonates (fractures fémorales atypiques et ostéonécroses de la mâchoire) sont associées à la durée du traitement mais sont aussi favorisées par la prise du traitement cortisonique.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature