Les nouvelles orientations de la cardiologie française

LORS DE SON ALLOCUTION d'intronisation à la présidence de la SFC, le Pr Pascal Guéret a exprimé son souhait de tirer profit de son mandat pour faire connaître plus largement la SFC et être en mesure d'accueillir un nombre croissant d'adhérents.

Dans cette optique, il entend poursuivre et amplifier la politique d'ouverture déjà amorcée, notamment en direction des cardiologues libéraux et des hospitaliers non universitaires. «Toutefois, indique le Pr Guéret, la SFC reste très concernée par sa mission universitaire et sa responsabilité dans la formation des jeunes cardiologues.» Le Collège des enseignants de cardiologie s'est récemment restructuré et a créé des commissions prenant en charge les particularités de l'enseignement de la cardiologie au cours des 1er, 2e et 3e cycles des études médicales.

Dans la continuité du travail entrepris auprès des gouvernements précédents, des contacts ont été pris avec les cabinets de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, et de Mme Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Une délégation a récemment rencontré les conseillers afin d'évoquer les grands sujets intéressant la profession, et en particulier la démographie médicale cardiologique et la création d'un DESC de cardiologie interventionnelle coronaire et rythmologique. Le préalable logique à cette création est la prolongation de l'internat à cinq ans, justifiée par le caractère très technique de cette spécialité de la cardiologie. A noter que ce dispositif existe déjà pour des spécialités chirurgicales et radiologiques.

Une cellule d'aide à la recherche et une fondation.

Autre domaine devant mobiliser l'énergie de la SFC, la recherche qui, en France, est, sinon qualitativement, du moins quantitativement, insuffisante à l'échelon international. Le Pr Pascal Guéret a annoncé la création d'une cellule d'aide à la recherche avec mission d'intervenir sur les aspects méthodologiques, statistiques et de rédaction en langue anglaise.

Autre projet, la création, conjointement avec la Fédération française de cardiologique, d'une fondation Coeur et Recherche dont les statuts ont été déposés au ministère de l'Intérieur. «Si, comme nous l'espérons, cette fondation voit le jour dans les mois qui viennent, un important budget pourra être mis à la disposition de la recherche cardiologique française. De grandes études longitudinales, des registres et des études épidémiologiques de grande envergure pourront alors être initiés par des équipes françaises.»

Différents produits éditoriaux sont également en chantier, dont la parution d'une version en langue anglaise des « Archives des maladies du coeur et des vaisseaux » qui fêtent leurs 100 ans.

Par ailleurs, la SFC veut favoriser son rapprochement avec les sociétés savantes des spécialités voisines comme la radiologie ou l'anesthésie et la réanimation. «Enfin, indique le Pr Guéret, notre implantation et notre influence au sein de la Société européenne de cardiologie doivent être plus importantes. La communauté cardiologique française n'occupe pas en Europe la place que ses forces vives, son intelligence, son esprit créatif et rationnel, sa force de travail pourraient légitimement lui faire revendiquer. »

«Voilà les grandes lignes du projet que je propose à notre société pour les quelques années à venir. Je mesure la grandeur de l'honneur qui m'a été fait en me confiant cette présidence, mais aussi le poids de la charge qui y est attaché. J'apporterai toute mon énergie et mon dévouement à l'accomplissement de cette mission», promet le nouveau président de la SFC.

18es Journées européennes de la SFC.