J USQU'A une époque récente, le traitement de référence de l'hépatite C chronique reposait sur l'interféron alpha associé à la ribavirine.
Avec un tel traitement, on observait deux cas de guérison sur trois en cas de contamination par les génotypes 2 ou 3. Si, par contre, le génotype 1 était en cause, on s'est aperçu qu'il valait mieux traiter pendant 48 semaines avec des chances de guérison inférieures à une sur trois.
« Mais, souligne le Pr Patrice Couzigou, cette façon de faire n'était pas très logique. En effet, explique-t-il , il y a diminution de la charge virale pendant les 24 heures qui suivent l'injection, charge virale qui remonte les 24 heures suivantes. Ce phénomène a conduit la recherche à développer des produits à action prolongée : les interférons pégylés. »
L'interféron alpha-2b pégylé des Laboratoires Schering-Plough (ViraferonPeg) a été comparé en monothérapie à l'interféron alpha-2b (Viraferon) (Trépo et coll.). L'étude comparait en fait 3 doses de ViraferonPeg, interféron pégylé-alpha-2b (0,5, 1 et 1,5 µg/kg/semaine) à 3 MU x 3 fois par semaine de Viraferon (interféron alpha-2b classique) pendant 48 semaines.
Il en ressortait que le ViraferonPeg à la posologie de 1µg/kg/semaine double la réponse prolongée obtenue avec l'interféron alpha-2b classique : 25 % versus 12 %. Dans les cas favorables (génotype non-1 et virémie faible), on obtenait 62 % de réponses prolongées.
L'association interféron-ribavirine étant recommandée dans le traitement de l'hépatite C chronique depuis janvier 1999, les résultats précédents obtenus avec l'interféron pégylé ont conduit les Laboratoires Schering-Plough à mettre en place un très grand essai international sur plus de 1 500 malades, qui a comparé trois possibilités de traitement : ViraferonPeg (1,5 µg/kg/semaine)-Rebetol (800 mg/j) ; ViraferonPeg (1,5 µg/kg/semaine pendant 4 semaines, puis 0,5 µg/kg/semaine pendant 44 semaines)-Rebetol (de 1 000 à 1 200 mg/j) ; interféron standard (3 MU x 3 fois/semaine)-ribavirine (de 1 000 à 1 200 mg/j, selon le poids du malade).
Les résultats étaient les suivants :
- le taux de réponse virologique soutenue (6 mois après l'arrêt du traitement) était supérieur dans le bras ViraferonPeg (1,5 µg/kg/semaine pendant 48 semaines)-ribavirine (800 mg/j) que dans le bras interféron standard-ribavirine (de 1 000 à 1 200 mg/j) : 54 % versus 47 % ;
- cette amélioration de la réponse était nette en cas de génotype 1 : 42 % versus 34 % ;
- la réponse obtenue pour les génotypes 2 ou 3 était de 82 % versus 79 % (différence non significative).
Ainsi, aujourd'hui, avec l'association interféron pégylé en injection sous-cutanée hebdomadaire à la dose de 1,5 µg/kg/semaine et ribavirine, on peut espérer guérir plus de trois personnes sur quatre en cas de génotype 2 ou 3 et près d'une personne sur deux en cas de génotype 1.
D'après la communication du Pr Patrice Couzigou (hôpital Haut-Lévêque, Bordeaux) dans le cadre d'un amphi parrainé par les Laboratoires Schering-Plough.
Utilisation de ViraferonPeg et de Rebetol suivant l'AMM
La réponse globale virologique prolongée est améliorée si l'on adapte la posologie de Rebetol (ribavirine) en fonction du poids, avec une posologie minimale retenue supérieure à 10,6 mg/kg/j.
C'est pourquoi l'AMM de l'association ViraferonPeg + Rebetol indique l'utilisation de ViraferonPeg à la dose de 1,5 µg/kg/semaine et de Rebetol à dose de :
- 800 mg/j si le patient a un poids < 65 kg ;
- 1 000 mg/j entre 65 et 85 kg ;
- 1 200 mg/j pour un poids > 85 kg.
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