EXPLOITANT agricole, Gérard Pelhate a succédé à Jeannette Gros à la présidence de la Mutualité sociale agricole.
Producteur de lait dans son département d'Ille-et-Vilaine, il a été élu administrateur de sa caisse départementale en 1984, puis président en 1994. Depuis 1999, il est administrateur de la caisse centrale. Le nouveau bureau est désormais composé du président Gérard Pelhate, du premier vice-président, Jean-François Belliard, et de trois vice-présidents : Michel Morel, Joseph Rio et Bernard Crépeau.
A peine élu, Gérard Pelhate a tenu à saluer une « élection, fruit d'un processus électoral exemplaire : dans chaque canton, il y a eu plus de 50 % de participation au scrutin, c'est exceptionnel. Ce taux trouve sa source dans le mandat exemplaire qu'a rempli Jeannette Gros ; nous essaierons de faire fructifier son héritage ».
Quant aux dossiers qui attendent le nouveau président de la MSA, élu pour cinq ans, ils sont majoritairement d'ordre financier : « Comment résorber le déficit et financer l'écart entre les recettes et les besoins ? », s'est interrogé Gérard Pelhate. « Les pouvoirs publics nous avaient attribué les recettes de la taxe sur le tabac, mais fort heureusement pour eux, les Français fument moins qu'avant, si bien que ces recettes ne nous suffisent pas. Actuellement, notre problème est celui du manque de recettes et non celui de la gestion de nos dépenses. Si bien que nous sommes à la recherche de marges de manœuvres. Nous souhaitons que les pouvoirs publics soient sensibles à nos demandes et ne nous laissent pas dans l'expectative. »
Un rapprochement avec les autres régimes.
Mais ce n'est pas tout. Il y a également « quelques points » que Gérard Pelhate « souhaite faire avancer, mais ça va être de plus en plus difficile ». Il y a tout d'abord pour la MSA la volonté d'améliorer la parité entre le régime d'assurance-maladie des exploitants agricoles et les autres régimes. « Nous cotisons sur les mêmes bases, précise Gérard Pelhate, mais, en cas de maladie par exemple, les exploitants agricoles, à la différence des cotisants des autres régimes, ne bénéficient pas d'indemnités journalières ». Cette revendication n'est pas nouvelle puisque la MSA en avait formulé la demande dès 2003 au ministère de l'Agriculture, sans succès. La MSA fonde sa demande sur le fait que, sous la présidence de Jeannette Gros, avait été obtenue « l'assurance accident du travail des exploitants agricoles », qui attribue une allocation d'environ 20 euros par jour aux exploitants agricoles en situation d'accident du travail. Si ces exploitants peuvent bénéficier d'une assurance accident du travail, il serait évidemment logique qu'ils puissent également bénéficier d'indemnités journalières en cas d'arrêt maladie.
Autre problème évoqué par le nouveau président, l'indemnité d'invalidité des exploitants agricoles « qui est à un niveau ridicule ». De plus, les retraites des cotisants de la MSA ne seraient pas vraiment au niveau des cotisants des autres régimes, à cotisation égale. Enfin, reste le problème des épou(x)ses d'exploitants agricoles : depuis 2002, ils peuvent dans certains cas bénéficier du statut de conjoint collaborateur et, à ce titre, de la pension de réversion. Mais pour celles et ceux qui ne bénéficient pas de ce dispositif, aucun système de réversion n'est prévu. Une situation que Gérard Pelhate souhaite faire évoluer le plus vite possible en ce début de mandat.
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