Théâtre

Les nouveaux bas-fonds

Publié le 27/01/2012
Article réservé aux abonnés

Ce n’est pas une salle d’attente, mais plutôt une descente aux enfers dans les bas-fonds d’une société où s’entrechoquent tous les exclus, toxicos, prostituées, alcooliques, SDF, psychotiques. Mais au-delà des situations, des images chocs, « susceptibles de heurter la sensibilité des spectateurs », cette immersion dans la marge, si elle est à certains moments complaisante, constitue un très fort moment de théâtre. Peut-être parce que cette désespérance apparente est trouée de bouffées d’espoir. Incarnée par une troupe de jeunes comédiens tous remarquables, le no future ne peut être absolu. Surtout, cette plongée dans la marge ne se réduit pas à une enquête ethnographique. En dépit de l’absence d’intrigue, la formidable direction d’acteurs assurée par le metteur en scène polonais Krystian Lupa, associée à l’adaptation d’une pièce écrite par le suédois Lars Norén, recréent sur la scène une communauté, un monde qui échappe à tout message simpliste. C’est une vraie leçon de théâtre que nous administre là Krystian Lupa. Un spectacle majeur de ce début d’année.

Salle d’attente inspiré de catégorie 3.1 de Lars Noren, mise en scène de Kristian Lupa au Théâtre national de la Colline, jusqu’au 4 février puis à Grenoble (du 7 au 11 février, MC2), Chateauroux (16 février, Equinoxe), Perpignan (les 28 et le 29 février, théâtre de l’Archipel)

Source : Décision Santé: 281