DE NOTRE CORRESPONDANT
OUVERT en janvier 2010 et inauguré fin septembre, le Centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP) du CHU de Rennes a connu « une montée en charge rapide », selon son responsable, Gilles Bretaudeau : 284 enfants accueillis, plus de 385 consultations réalisées. Ces chiffres ne constituent pas une surprise pour l’équipe pluridisciplinaire.
Lancé dès 1994, ce projet d’un CAMSP rattaché au pôle pédiatrique du CHU de Rennes, le 8e d’Ille-et-Vilaine, veut cibler les enfants issus de la réanimation et/ou de la néonatologie, ces nouveau-nés dits « vulnérables », pour lesquels il existait jusqu’alors « un vide dans la prise en charge », selon Anne Venisse, puéricultrice coordinatrice.
En Ille-et-Vilaine, sur la base d’une étude de l’INSERM en 2004, on estime pourtant entre 120 et 240 le nombre de nouveaux cas de déficiences sévères par an, dont la majorité concerne des enfants nés prématurément. « Il n’existe pas de suivi systématique de ces enfants dans le département, constate le Dr Gilles Bretaudeau, neuropédiatre. Le travail effectué à travers les consultations hospitalières spécialisées, les CAMSP, la PMI, la médecine libérale, les écoles et les familles elles-mêmes, est non-coordonné et amène à une reconnaissance du handicap à des âges tardifs. »
Pour organiser le dépistage précoce et systématique d’éventuels troubles et coordonner le suivi des enfants, l’idée est donc d’ouvrir ce CAMSP spécifique. En 9 mois, l’orientation voulue est satisfaite : 70 % des enfants accueillis sont des grands prématurés et des enfants présentant une pathologie ante ou néonatale malformative ou neurologique.
L’adhésion des parents.
Sollicitée par les services de réanimation et de néonatologie pour les enfants et les parents les plus fragilisés (très grands prématurés, très petits poids, certaines malformations, lésion neurologique…), Anne Venisse se rend directement auprès des familles pour présenter les missions du CAMSP. « Il faut que les parents comprennent que ce sont eux qui décident de la mise en place d’un suivi ou non, explique la puéricultrice. Leur adhésion est essentielle. »
S’ils acceptent, un des deux pédiatres du CAMSP va les voir dans le service pour une première rencontre et consultation. Une deuxième consultation est programmée au centre un mois après la sortie. Mais, sans attendre, « un contact téléphonique est pris après le retour à la maison, souligne Anne Venisse. Si je sens que c’est difficile, je me rends au domicile au plus vite, en lien avec la PMI et nos correspondants médicaux libéraux ».
Ensuite, les consultations avec l’équipe pluridisciplinaire du centre peuvent se succéder, à raison d’une tous les trois mois la première année puis tous les six mois jusqu’aux 6 ans de l’enfant. Mais la prise en charge est définie au cas par cas.
« D’une manière générale, l’action de notre CAMSP est transitoire et limitée dans le temps. Si la prise en charge doit être durable, nous orientons vers les autres CAMSP, mais aussi vers les professionnels libéraux, les centres médico-psychologiques, les services de soins et d’éducation précoce… », indique le Dr Gilles Bretaudeau. Le suivi systématique des nouveau-nés diagnostiqués par le CAMSP sera assuré par la mise en place d’un réseau d’aval dans le département, coordonné par le centre rennais en collaboration avec le réseau Bien Naître en Ille-et-Vilaine et les autres réseaux de périnatalité de Bretagne. Dans cet esprit d’une cohérence du parcours de soins, 70 médecins ont déjà été formés au neurodéveloppement.
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