La découverte, l'an dernier en France, de la mandibule d'un Néandertalien qui avait perdu toutes ses dents bien avant de mourir et qui avait donc dû être assisté pour survivre, prouve que ces hommes avaient atteint, il y a 175 000 ans, un niveau social jusqu'ici insoupçonné, suggèrent les auteurs d'une étude publiée dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) du 11 septembre. Cette mâchoire a été mise au jour l'an dernier sous un abri rocheux connu sous le nom de Bau de l'Aubesier, au fond des gorges de la Nesque, près de Monieux (Vaucluse), qui a livré aussi bien des restes humains que d'animaux. « Parmi les fossiles humains, les pièces présentant une pathologie sont très rares », explique à l'AFP Claude Guérin (CNRS/université de Bordeaux), l'un des auteurs de cette étude internationale. L'examen de cette précieuse pièce a révélé que cet homme, âgé à peu près de 30 ans, était mort plusieurs années après avoir perdu toutes ses dents, ce dont les auteurs de l'étude déduisent que ces Néandertaliens avaient déjà atteint un niveau de développement technologique et social beaucoup plus avancé que l'on ne pensait. On estimait que les hommes préhistoriques n'avaient commencé à assister les malades qu'il y a 50 000 ans environ. Le malheureux « vieillard », concluent les scientifiques, n'aurait pu survivre sans que sa nourriture soit découpée avec des outils appropriés, ou préparée par d'autres. Ces hommes avaient donc non seulement la maîtrise du feu (acquise, il est vrai, beaucoup plus tôt), mais savaient peut-être aussi le maintenir en permanence, même si cette hypothèse reste à vérifier.
Les Néandertaliens pratiquaient l'assistance
Publié le 11/09/2001
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 6965
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