« Les nuages… là-bas… Les merveilleux nuages. » C’est encore à Baudelaire que l’on doit ce vers (dans « le Spleen de Paris ») qui donne son titre à cette exposition aérienne, à la gloire de la nuée et du brouillard, des cumulonimbus et des brumes célestes. On connaît les aspirations des peintres impressionnistes, qui voulaient représenter ce qu’ils voyaient selon « l’impression qu’ils ressentaient ». On connaît leur génie, qui relevait d’une sorte de magie, et qui s’exprimait notamment dans leur capacité à retranscrire sur leur toile les phénomènes atmosphériques. Or, dès l’invention du neuvième art, de nombreux photographes eurent la même ambition : capturer les mouvements du ciel et la course des nuages, photographier l’insaisissable. C’est cette aventure que raconte l’exposition du musée Malraux, à travers 160 œuvres sur papier glacé, depuis les images floues des pictorialistes Hans Watzek ou James Craig Annan, jusqu’aux délires kitsch des contemporains Pierre et Gilles, en passant par les subterfuges et les trouvailles des pionniers du XIXe, Charles Marville, Charles Nègre et Gustave Le Gray, par la superbe série « Équivalents » d’Alfred Stieglitz, qui photographie les nuages d’en haut depuis un dirigeable, ou par les drôles de nuages en forme d’animaux de Vik Muniz (années 1990).
De ces immensités plus ou moins placides, qui représentent l’impalpable, se dégage une délicieuse sérénité. Des œuvres fragiles et éthérées.
Musée Malraux, tél. 02.35.19.62.77. Tlj de 11 à 18 heures (sam. et dim. jusqu’à 19 heures). Entrée 5 euros (TR 3 euros). Jusqu’au24 janvier.
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