AGATHE VILLANOVA est une femme forte. Féministe, le portable constamment à l'oreille, elle se lance en politique, consciente cependant que seule la loi sur la parité lui vaut d'être candidate, dans une élection où, d'ailleurs, elle n'a aucune chance. Bien sûr, la donnée de départ n'est qu'apparence. Comme elle, tous les personnages du troisième film d'Agnès Jaoui vont laisser percer leurs fragilités. Sa soeur et les deux hommes qui veulent tourner un documentaire sur elle en particulier.
Chacun se sent victime, d'une société machiste, d'un mariage raté, du racisme ordinaire... Et ce n'est que peu à peu que certains vont comprendre qu'ils sont aussi, un peu, responsables des problèmes des autres.
Jaoui et Bacri, une nouvelle fois co-scénaristes, excellent à inventer pour leurs personnages des situations délicates, humiliantes, auxquelles ils donnent juste ce qu'il faut de burlesque. Principalement grâce aux dialogues. Les acteurs suivent. Les deux auteurs dans des registres qui leur sont familiers, on ne voit pas pourquoi il en serait autrement. Jamel Debbouze est subtil en jouant à ne pas être drôle et en l'étant tout de même. Pascale Arbillot, Frédéric Pierrot, Florence Loiret-Caille, Mimouna Hadji sont très justes.
On retrouve toujours avec plaisir Agnès Jaoui. On avance en terrain connu. On sait qu'on n'aura pas de grandes surprises cinématographiques mais qu'elle nous dira quelque chose de nous et de la société dans laquelle nous vivons. «Moi, j'ai peur que plus personne ne veuille faire de politique tellement c'est décrié et qu'on n'ait plus que des tarés comme représentants, dit Agnès Jaoui. Heureusement qu'il y a encore des hommes politiques, sinon ce serait le Far West.» Les Jabac, comme dit Resnais, font de la politique à leur manière, et c'est utile.
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