DANS LA population générale, la courbe du risque de mort subite par cause cardiaque atteint un pic pendant les heures matinales, entre 6 heures du matin et midi et elle est à son point le plus bas au cours du sommeil entre minuit et 6 heures du matin. Cette courbe suit le même parcours pour la mort subite chez les insuffisants cardiaques et pour la survenue des infarctus du myocarde.
Chez les personnes ayant un SAS, on trouve des anomalies du système nerveux autonome, entraînant des perturbations de la régulation hémodynamique pendant le sommeil. Avec un contraste important quand on compare à la physiologie du sommeil normal.
Cela s'accompagne-t-il d'une augmentation du risque de mort subite pendant la nuit ? Apoor Gami et coll. (Rochester, Etats Unis) se sont posé la question.
Au terme de leur étude, ils répondent : effectivement, il existe un pic marqué de morts subites chez les personnes ayant un SAS et qui a lieu pendant les heures nocturnes.
Entre 10 heures du soir et 6 heures du matin.
« Chez plus de la moitié des personnes ayant un SAS, les morts subites de cause cardiaque se sont produites entre 10 heures du soir et 6 heures du matin. » De plus, l'analyse montre que la sévérité des apnées du sommeil est en corrélation directe avec le risque de mort subite nocturne. Chez les personnes ayant un SAS grave (index d'apnée-hypopnée > ou = 40), le risque relatif de mort subite pendant les heures de sommeil est de 40 % plus élevé que chez les personnes ayant des formes modérées à légères de SAS.
L'étude a consisté en une revue des polysomnogrammes et des certificats de décès de 112 personnes ayant eu un enregistrement polysomnographique, puis une mort subite d'origine cardiaque. Les événements ont été comparés à ce qui se produit chez des personnes ayant eu une mort subite, mais en dehors d'un SAS et à la courbe des morts subites dans la population générale. Entre minuit et 6 heures du matin, une mort subite de cause cardiaque est survenue chez 46 % des patients ayant un SAS, par rapport à 21 % des personnes n'ayant pas cette pathologie et un taux de 16 % dans la population générale.
« Nos résultats ne doivent pas être généralisés aux personnes plus jeunes », assurent les auteurs (les patients avaient entre 67 et 70 ans en moyenne).
L'hypoxémie.
L'hypoxémie lors des épisodes apnéiques peut entraîner une ischémie cardiaque et une arythmie ventriculaire. Une augmentation du tonus sympathique, de la PA et de l'agrégation plaquettaire surviennent également. On sait aussi que le SAS est associé à des anomalies des facteurs cardiaques dépendants des commandes autonomes et électrophysiologiques : variabilité du rythme cardiaque, durée de l'intervalle QT, fonction baroréflexe et sensibilité des chémorécepteurs.
Des arythmies sévères et potentiellement fatales surviennent au cours des SAS.
On sait maintenant que ces anomalies sont atténuées par un traitement efficace, comportant notamment une ventilation à pression positive continue.
« New England Journal of Medicine », 24 mars 2005, pp. 1206-1214.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature