«NOTRE MÉTAANALYSE montre que l'adhérence à un régime méditerranéen peut significativement abaisser les risques de mortalité globale et cardio-vasculaire, l'incidence et la mortalité par cancer, ainsi que l'incidence des maladies de Parkinson et d'Alzheimer. Ces résultats semblent cliniquement importants pour la santé publique, particulièrement par la réduction du risque de décès prématuré dans la population générale. Ils sont strictement concordants avec les recommandations actuelles de toutes les grandes sociétés savantes, qui insistent sur un mode alimentaire de type méditerranéen en prévention primaire et secondaire des principales affections chroniques.» Conclusion de Francesco Sofi et coll. (Florence, Italie) à la suite de leur travail bibliographique, dont l'objectif était de vérifier le rôle de l'observance de ce type d'alimentation dans la prévention primaire. Il a été atteint et démontré sur de grands nombres.
La métaanalyse a, en effet, été menée sur 12 études regroupant plus de 1,5 million de patients, avec des suivis allant de trois à dix-huit ans. En ce qui concerne la mortalité globale, les auteurs constatent qu'une adhérence au régime majorée de 2 points (sur une échelle où 7 à 9 représente le maximum) permet de réduire le risque de 9 %. Le risque relatif est chiffré à 0,91 (IC 95 % : 0,89-0,94). Chiffres identiques à propos de la mortalité cardio-vasculaire : 9 % et risque relatif à 0,91. Les données sont à peine moins favorables quand les chercheurs évoquent la mortalité par cancer. L'incidence ou la mortalité est abaissée de 6 %, le risque relatif est évalué à 0,94 (IC 95 % : 0,92-0,96). Enfin, l'incidence des deux affections neurodégénératives (Parkinson et Alzheimer) est abaissée de 13 %, avec un risque relatif de 0,87 (IC 95 % : 0,80-0,96).
Cette métaanalyse montre quelques limites. Tout d'abord, il faut bien admettre que le régime méditerranéen n'est pas un modèle homogène. Il varie entre les groupes analysés (par exemple : quels types de viandes ? quelles quantités d'alcool ?). Ensuite, l'utilisation d'un score pour estimer le mode d'alimentation est une évaluation empreinte de subjectivité, d'où un risque de variabilité. Enfin, entre les études, les ajustements pour les facteurs de confusion sont différents.
Les auteurs concluent sur un regret. Alors que le régime méditerranéen est largement promu dans le monde, on enregistre un glissement progressif vers des modèles alimentaires différents, même sur le pourtour de la Méditerranée.
« British Medical Journal », édition avancée en ligne.
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