Si les « montagnes russes », « grand huit » et autres attractions de foire à fortes sensations ont pu être responsables de pathologies, elle n'ont pas été souvent décrites comme thérapeutiques. C'est pourtant ce que rapporte une équipe d'ophtalmologistes de Zurich dans le « New England Journal of Medicine ».
Martina M. Bosch et coll. voient en consultation un jeune homme de 19 ans, avec un implant cristallinien luxé dans la chambre antérieure de l'il, à la suite d'un coup. Il avait subi l'implantation, associée à une iridectomie, à l'âge de huit ans pour une cataracte traumatique. La consultation d'ophtalmologie est justifiée par une baisse de l'acuité visuelle et une irrégularité pupillaire post-traumatique.
Les ophtalmologistes tentent tout d'abord un repositionnement de l'implant par l'administration d'un collyre mydriatique. Ils y réussissent partiellement puisque seule la moitié de l'implant réintègre la chambre postérieure. Quand, au bout de 15 jours, la situation n'a pas évolué, une décision opératoire est prise pour la semaine suivante.
Le week-end précédant l'intervention, le jeune homme s'offre trois tours sur l'un des plus grandes montagnes russes d'Europe. Point fort de l'attraction, après un montée à 73 m, la chenillette descend à 130 km/h soumettant ses passagers à une force centripète de 4 G.
De retour chez lui, quelques heures plus tard, il constate devant un miroir que sa pupille a repris sa forme circulaire. Un examen à la lampe à fente confirme le repositionnement de l'implant cristallinien.
Les auteurs attribuent la guérison probablement à la dilatation pupillaire, d'origine sympathique, au cours de la première descente, suivie de l'accélération de 4 G dans la courbe. Cette énorme force centripète suivie de décélération dans la remontée a forcé la lentille, dont la densité est supérieure à celle du liquide de la chambre antérieure, à glisser derrière l'iris.
« New England Journal of Medicine », vol. 349, n° 11, 11 septembre 2003, pp. 1094-1096.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature