PRÈS DE 1 200 dermatologues réunis récemment dans 25 villes de France ont assisté à une émission-débat sur le thème « Morceaux choisis de l’AAD 2006 ». La soirée, organisée par les Laboratoires Leo Pharma et animée sur le site parisien par le Dr Alain Ducardonnet, a offert l’occasion aux dermatologues experts de passer en revue les moments forts du 64e Congrès annuel de l’AAD qui s’est déroulé à San Francisco.
«Si le Congrès 2006 de l’AAD n’a pas été source de révélations, il a malgré tout permis de faire le point sur des molécules et des techniques», a commenté le Pr Gérard Lorette (CHU de Tours).
Plusieurs thèmes du congrès ont été mis en lumière. L’oncodermatologie, d’abord, sur fond de progression du mélanome, en partie liée à l’utilisation accrue de cabines de bronzage (aux Etats-Unis et, paradoxalement, en Australie où règne la crainte de manquer de vitamine D...), et une forte migration à destination de régions ensoleillées. Avec la dermoscopie, l’Europe détient encore une avance dans le diagnostic des lésions colorées. Les dermatologues américains sont toutefois de plus en plus nombreux à se former à cette technique à laquelle s’associent plusieurs propositions d’algorithmes. Et même si celui de Scott Menziès (Sydney, Australie) fait aujourd’hui référence en termes de sensibilité, les experts conseillent de suivre – et de garder – l’algorithme acquis lors de la formation initiale à la technique. Enfin, cette méthode qui nécessite un apprentissage rigoureux ne remplace pas l’exérèse, indispensable au moindre doute.
Biothérapies et huile d’olive.
Autre thème du congrès développé par les dermatologues « ambassadeurs » : le traitement du psoriasis est marqué par l’arrivée aux Etats-Unis de Taclonex‚ (calcipotriol, commercialisé en France par les Laboratoires Leo Pharma sous la marque Daivobet). Les Américains, qui disposent aujourd’hui de cinq agents issus de biothérapies (éfalizumab, alefacept, étanercept, infliximab et adalimumab) pour le traitement du psoriasis, étudient par ailleurs l’effet du M gel, pas encore disponible en France. A signaler aussi outre-Atlantique, le dépistage d’une tuberculose latente avec un nouveau test sanguin, Quantiferon Gold. Ce dernier, qui n’est pas encore commercialisé en France, mesure la production d’interféron gamma, témoin d’une exposition à la tuberculose. Contrairement au classique test à la tuberculine, le nouveau venu ne subit pas l’interférence des antigènes du BCG et ne donne pas lieu à de faux positifs. Une vigilance vis-à-vis d’une tuberculose latente est particulièrement indiquée chez les patients traités par des anti-TNF alpha.
Enfin, parmi les moments forts du congrès ont été cités : les promesses de deux vaccins contre les papillomavirus, d’un autre contre le zona ; le risque désormais considéré minime du traitement antiagrégant plaquettaire, à ne pas arrêter, avant une chirurgie dermatologique ; la peau ethnique et ses troubles particuliers qui ne se limitent pas aux mécanismes de pigmentation ; la chirurgie cosmétique et esthétique qui se pratique aux Etats-Unis, comme la chirurgie dermatologique, sous anesthésie locale dans les cabinets privés. Sans oublier, parmi les anti-TNF, anti-VEGF et autres molécules du 3e millénaire, cette recette réputée infaillible pour éradiquer les poux : couvrir, pendant douze jours, à raison d’une fois tous les trois jours, les cheveux d’un masque d’huile d’olive et laisser agir pendant une heure.
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