La réforme de l'assurance-maladie du gouvernement

Les mises en garde de Jean-Pierre Davant

Publié le 23/05/2004
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VENU PRESENTER à Lille les 25 mesures de la Mutualité française pour rénover le système de santé, Jean-Pierre Davant a saisi l'occasion pour exprimer son désaccord avec les propositions du ministre Philippe Douste-Blazy, qu'il avait rencontré la veille au soir.
S'il ne réfute pas la totalité des mesures prévues, le président de la Mutualité estime qu'elles ne suffiront pas à surmonter la crise actuelle. « Le déficit de la Sécurité sociale va atteindre 30 milliards d'euros au 31 décembre 2004. Plutôt que de s'attaquer à des réformes structurelles, le gouvernement s'apprête à faire peser sur les générations futures le poids de cette dette. On peut admettre ce principe pour les retraites, qui sont basées sur la solidarité intergénérations. En revanche, pour la santé, c'est inacceptable. »
Dans le collimateur de Jean-Pierre Davant : la participation d'un euro par feuille de soins, qui pénalise selon lui les malades et les personnes à faible revenu. Echaudé par l'expérience du forfait hospitalier (instauré par Pierre Bérégovoy), au départ très modeste et qui n'a cessé d'augmenter depuis, il refuse le principe d'une telle taxe et invitera les mutuelles à ne pas rembourser cette somme. En attendant, il demande le retrait de la mesure, préférant pour sa part une augmentation de la CSG, moins inégalitaire : « Cette proposition n'est pas populaire mais elle respecte davantage le principe de base de la Mutualité selon lequel chacun contribue en fonction de ses revenus et reçoit en fonction de ses besoins. Il faut financer les dépenses de santé de la manière la plus juste et la plus solidaire qui soit. »
Sur le dossier médical partagé, Jean-Pierre Davant estime qu'il est une des clés de voûte de la modernisation du système et qu'il est « fou d'imaginer qu'en France il n'existe pas de dossier informatisé en 2004 ».
La Mutualité française qui prend en charge 40 % des remboursements de médecine de ville souhaite être davantage associée à la régulation du système de soins. « Ceux qui pensent pouvoir le faire sans nous commettent une erreur », prévient Jean-Pierre Davant.

> FLORENCE QUILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7545