TOURISME
Bamako, la plus traditionnelle des capitales africaines, sorte de fourmilière géante où le voyageur est de suite happé dans l'ambiance africaine faite de couleurs et de senteurs, est le sésame d'un large éventail de destinations.
A commencer par Djenné, ce « joyau de la vallée du Niger », incontestablement l'exemple le plus accompli de l'architecture néo-soudanaise et la plus belle ville du Mali. Joyau immarcescible où rien ou presque n'a changé depuis des siècles. Avec ses ruelles tortueuses bordées de mimosas, ses habitations typiques à étages et sa fameuse mosquée, l'une des plus célèbres de toute l'Afrique musulmane dépassant même en beauté celle de la Mecque, dit-on. Située sur une proéminence, cette ville quasi-médiévale se transforme en île inaccessible, quand le fleuve Bani est en crue, à la saison des pluies.
Un peu plus au Nord, Au confluent du Niger et du Bani, la ville de Mopti, surnommée avec raison la « Venise du Mali », est une plaque tournante pour le commerce ; avec son marché débordant d'activité où se mêlent nuances de couleurs et effluences des plus exotiques : celle, empyreumatique et tenace, du beurre de karité ou des amoncellements de poissons fumés avec celle, plus fragrante et suave, de la mangue ; avec son quartier des artisans où tout s'échange et tout se vend : des jupes en batik sur mesure aux célèbres couvertures de laine aux motifs géométriques, des bracelets et colliers de bronze aux fameuses boucles d'oreilles en feuilles d'or portées par les femmes peules.
Grâce au Niger nourricier, Mopti est en passe de refaire du Mali le grenier de l'Afrique de l'Ouest.
Le symbolisme du pays Dogon
Véritable abbatiale avec une cosmogonie complexe, la civilisation Dogon, dont l'origine reste mystérieuse et qui vit retranché dans les anfractuosités de la falaise du Bandiagara, a survécu à tous les assauts venant de l'extérieur et fascine d'emblée. Le symbolisme est visible partout ; l'artisanat - avec la confection des masques et la sculpture des portes -, l'architecture, la musique et le folklore sont empreints d'une valeur sacrée.
Chaque village, accroché au flan de la falaise et défiant la gravitation universelle, est une merveille d'architecture. Avec ses habitations en « banco » et paille de mil, ses greniers surmontés de « chapeau » de paille conique du plus bel effet, se autels et sa fameuse « togu'na » ou « case à palabres », où se réunissent les anciens pour discuter des affaires du village ; le toit de cette habitation carrée surélevée par des piliers sculptés étant volontairement bas, s'il arrive que l'un d'eux s'emporte jusqu'à vouloir se relever, il se cognerait inévitablement au plafond ; belle leçon d'humilité qui devrait inspirer nos dirigeants actuels !
Banané est assurément le plus typique des villages avec ses maisons biscornues, ses chemins abrupts menant à un tunnel et à l'autre bout, un spectacle saisissant : des champs d'oignons à perte de vue sur le plateau de la falaise !
Le Niger, un long fleuve tranquille
Tel un anaconda géant de couleur vert-émeraude, le fleuve Niger serpente majestueusement le paysage aride de la savane du Gourma et n'en finit pas de s'épandre dans sa lente pandiculation en de multiples bras secondaires, d'enchevêtrements de chenaux et d'îles disséminées çà et là, sur quelque 1 700 km de paysages variés favorables aux longues promenades romantiques.
Frontière naturelle entre la savane et le désert, Le fleuve Niger est surtout le point de convergence entre les peuples Touaregs des grands espaces du Haoussa au Nord et ceux, Peuls ou Bambara, des sylves impénétrables au Sud du Gourma. Une noble voie pour s'imprégner tranquillement des richesses du pays et découvrir le secret d'une sagesse séculaire.
Au gré de la balade en pinasse, le long des berges verdoyantes, des oiseaux par milliers : ibis, pélicans, limicoles et aigrettes mais parfois aussi outardes, hippopotames ou éléphants venus se désaltérer. Alors qu'au soir, l'ombre s'allonge annonçant la pause près d'un campement de nomades Touaregs ; le bivouac au coin d'un feu chaleureux. Et la promesse d'un méchoui d'agneau farci de couscous parfumé aux épices, suivi de fines galettes de pain partagées à l'occasion de la cérémonie des trois thés à la menthe. Bercé par les eurythmiques complaintes des femmes Touaregs mêlées au doux clapotis des vaguelettes, on admire le geste subreptice, dérobé au bonheur éphémère, des adolescentes tirant de rapides bouffées de tabac de leur fume-cigarettes...
Tombouctou, cité mystique
« Ville exquise, pure, délicieuse, illustre, cité bénie, plantureuse et animée... », s'exprimait le chroniqueur Abderahman Sâdi en 1630 sur la mythique cité de Tombouctou.
Plusieurs siècles ont passé depuis, mais « Tombouctou la Mystérieuse » continue de fasciner le monde sans que l'on en sache trop la raison.
Ses vestiges témoignent de l'époque lointaine et bien révolue où la ville était le passage obligé des caravaniers du Sahara et des bateliers du Niger. Mais la ville vit aujourd'hui dans le souvenir de sa légende. Et si elle exerce encore un puissant attrait sur tout visiteur, cette « perle du désert » fait plutôt l'effet d'un paradis perdu.
Elle reste un magnifique joyau de l'architecture néo-soudanaise. Une architecture vernaculaire dans le pur style soudano-sahélien, avec des habitations en « banco », sorte de brique de terre séchée et de paille et agrémentées de « Al-hor », petites pierres de calcaire venues du désert.
La cité jouit toute entière du statut de monument historique.
Véritables chef-d'uvres architectoniques, les trois mosquées principales sont le témoignage tangible d'un fastueux mais lointain passé. La mosquée de Sidi Yahia, la mosquée de Sankoré qui eut au XVè siècle un rayonnement international avec sa Msedersa (université) et, dans un style sobre et massif, la mosquée de Djingareiber, construite en 1325, qui émerge avec un minaret de forme pyramidale puis conique hérissé de rondins de bois (du rônier) pour accroître sa stabilité et servir à l'entretien de l'édifice. Ses piliers sont ornés de croissants de lune, d'étoiles ou d'ufs d'autruches, symboles de fécondité et moyen judicieux pour réduire l'érosion due aux rares pluies torrentielles. Du haut de la terrasse on peut admirer la mosaïque de la cité avec ses larges rues, jadis couvertes d'un fin gravier mais aujourd'hui envahies de sable, réalité cruelle de l'inexorable avancée d'un désert trop glouton.
Le temps de la splendeur de Tombouctou est passé et de cette glorieuse époque la cité n'a gardé qu'un vague souvenir. Badjindé, le quartier des affaires d'antan, n'abrite plus qu'un petit souk qui n'a à montrer que son pittoresque et quelques bribes d'un artisanat millénaire.
Et pourtant le mystère persiste sans que l'on sache très bien pourquoi. Une légende populaire affirme que la cité appartiendrait aux femmes, la nuit. les Tombouctiennes sortent peu durant la journée mais, dès le crépuscule, elles emprunteraient les venelles pour se rendre visite et bavarder jusqu'à l'aube.
Une cité pudique
Mais si mystère il y a, il réside à l'évidence dans un fait simple : La relative fragilité de la cité exerce sur tout voyageur une réelle passion et la ville s'offre comme un lieu propice à l'ascète spirituelle et au la mise à l'épreuve. Une cité pudique en somme qui ne se livre que par bribes énigmatiques au visiteur curieux qui consent à la découvrir.
Menacé d'ensablement, ce paradis de naguère est en passe de devenir un véritable enfer pour ses 40 000 habitants, à majorité Touareg. Inscrite au patrimoine mondial en péril, Tombouctou bénéficie d'un programme de sauvegarde pour la consolidation de la mosquée de Djingareiber et l'amélioration du système d'évacuation des eaux.
La cité, qui lutte contre son enlisement, se veut une ville ouverte et accessible de plusieurs manières. Le petit aéroport qui vient de s'agrandir peut désormais accueillir les visiteurs du monde entier. Par la voie fluviale, des pinasses la relient aux principales autres villes, à travers les plus belles contrées du Mali. Et si le cur vous en dit, il est toujours possible de tenter l'aventure à pied ou à dos de chameau comme le firent autrefois les célèbres voyageurs Ibn Batouta (1353) et le français René Caillié (1828), en suivant la piste des caravanes en provenance de l'Algérie, de la Mauritanie ou du Niger.
Accrochée à son temps pour rester à l'écoute du monde, la ville se veut dynamique et se glorifie de ses quatre stations radio-émettrices en bande FM qui diffusent en permanence, de son cyber-centre Internet où se pressent les jeunes touaregs, de son musée, son centre de recherche et son centre culturel, ses archives, sa bibliothèque...
Tombouctou c'est aussi la porte ouverte sur l'immensité du désert. L'univers de silence qui entoure la ville incite à une contemplation profonde, un érémitisme, à tel point que d'aucuns voudraient en faire le dernier des temples jalousement réservé aux initiés.
C'est peut-être là finalement tout le secret de Tombouctou : Une cité plutôt mystique que mystérieuse.
Pour partir
TRANSPORTS:
Vols reguliers Paris- Bamako sur Air Afrique à partir de 3 341 F,09( 509,33 euros) Rens. Air Afrique Tél: 01.44.21.33.33.
FORMALITES:
Passeport valide six mois apres la date du retour . Visa obligatoire aupres du Consulat Général du Mali.(Formulaire de demande de visa + 2 photos d'identité + passeport)
SANTE:
Vaccin contre la fièvre jaune obligatoire.Rappels DTTAB Polio conseillés. Traitement preventif contre la paludisme.
CLIMAT:
Meilleure saison de novembre à mars.Les temperatures oscillent entre 18 ° et 30° durant cette periode. Saison des pluies de juin à septembre . En été, le Mali est l'une desrégion les plus chaudes du globe.Les écarts entre le jours et la nuit sont énormes comme à Tombouctou ou le thermometre peut passer de 50° le jours à 5 ° seulement la nuit .
LANGUES:
Outre les dialectes locaux le francais, langue officielle est compris par la majorité des malien.
MONNAIE:
Le franc CFA.100 FCFA = 1 FF ( 0,15 euros). L'argent francais est accepté partout.
SEJOURS:
Parmi les tours operateur programmant le Mali , Nomades Aventure propose dans sa brochure " Treks & Decouvertes" des circuit en pension complète comme "Escapade au Mali " de 10 jours( 2 jours en pirogue et 3 jours à pied) pour 8 698 F( 1 326 euros) Paris /Paris ou un 16 jours ( dont 3 jours en 4 X 4, 1/2 journée en pirogue et
3 jours à pied) pour 10 751 F ( 1 639 euros) Paris /Paris. Départ les samedis d'octobre à mars.
La Balaguère propose des circuits de 8 ou 15 jours en pension complète comme au " Pays Dogon" ( 8 jours dont 4 jours de randonnée itinerante) à partir de 6 133 F,20 ( 935 euros) Paris/Paris ou un 15 jours au pays Dogon, sur le fleuve Niger et Tombouctou (dont 6 jours de randonnée et 3 jours de naviguation ) à partir de 8 953 F81(1 365 euros) Paris /Paris
Sur place plusieurs excellents organisateurs locaux comme Alous Ag Tajou representant la West African Air Service proposent des circuits en 4 x 4 en chameaux en petit avion ou en hélicoptère. LIRE:
- Le guide " Le Petit Futé" consacré au Mali
-Carte routière Michelin N° 953 sur l'Afrique de l'Ouest.
-3 Le Mali aujourd'hui" par Sennen Andriamirado( Editions Jaguar"
-"Dieu d'eau" de Marcel Griaule( Livre de Poche-
et l'incontournable " Voyage à Tombouctou" de René Caillié ( Découverte Poche)
RENSEIGNEMENTS:
- Consulat général du Mali 43, rue du Chemin Vert 75011 Paris Tél: 01.48.07.85.85.
- www.malinet.mlp/pratique( riche en informations et détails pratiques)
- www.tombouctou.org( site dedié à la ville de Tombouctou)
-www.afriborne.com (portail généraliste dédié au Mali)
-Nomade Aventure Tél: 01.46.33.71.71 E-Mail :infos @nomade-aventure.com
-La Balaguère tél:05.62.97.20.21. E-mail:balagere@wanadoo.fr - Web : www.balaguere.com et Minitel 3615 Balaguère
L'escalade : une tradition dogon à aujourd'hui
Lieu de prédilection pour les grimpeurs de haut niveau, le Mont Hombori (1 155m, point culminant du Mali) est une excellente destination pour l'escalade, avec des parois abruptes pouvant atteindre jusqu'à 400 mètres !
Si les premiers sommets ont été atteints par des européens dans les années 1920, d'autres, d'envergure, avaient été escaladés par les Dogons dès le XVè siècle pour construire, au sommet des falaises, des greniers inaccessibles afin d'y stocker leurs récoltes ou leurs objets de culte.
Il n'y a pas si longtemps, une cordée de varappeurs a découvert, en pleine falaise et après un dénivelé vertical de 200 mètres, un sentier Dogon fait d'échelles et de pierres empilées qui aboutissait à un plateau habité avec jardins, source d'eau et baobabs millénaires... L'étonnement est d'autant plus vif lorsqu'on sait que certains passages présentent plusieurs longueurs en 5c/6a et descente en rappels !
Heureusement, des voies plus modestes avec des difficultés abordables sur une roche sédimentaire d'un grès compact de très bonne qualité, attendent les sportifs amateurs de vertige et de sensations fortes.
La région est immense, l'étendue des paysages à découvrir paraît inépuisable en matière de voies sportives, que ce soit la grimpe, le trekking ou la simple randonnée pédestre. Du haut du joli sommet de la « Main de Fatma » (800 m) s'offre par exemple une vision somptueuse sur la savane, étendue sèche et aride d'où partent les pistes conduisant aux mares, lieu de rassemblement des éléphants du Gourma.
Cheick Oumar Sissoko, le célèbre réalisateur malien, s'est inspiré de ce paysage originel pour tourner son excellent film « La genèse ».
Tétraktys, pionnier de l'éco-tourisme
Pour développer son potentiel touristique tout en préservant son environnement et son « âme », le Mali fait appel à un expert en la matière, l'association Trétraktys,
qui fédère trois organismes (AFRAT, CRET, GTA) uvrant depuis plus de trente ans en faveur d'un tourisme adapté à la montagne et au milieu rural.
La mission de Tétraktys est de promouvoir le développement de l'activité économique par un tourisme intégré respectueux de la nature, à travers la valorisation des populations locales. Elle intervient notamment en Afrique occidentale et dans le pourtour méditerranéen.
Parmi ses actions exemplaires, on peut citer le développement de l'économie rurale dans le Haut-Atlas marocain par la mise en place d'un tourisme de randonnée et de découverte, la formation de jeunes ruraux de la montagne aux activités touristiques et artisanales et l'analyse des sites naturels potentiellement aménageables sur le Haut et le Moyen Atlas ; d'ores et déjà, la fréquentation touristique a progressé de 400 % en 6 ans.
Le Mali compte parmi les 7 projets sur lesquels travaille actuellement Tétraktys dans 6 pays différents. La formation d'accompagnateurs (avec le doyen des guides, Salem Ould El Hadj, le Sage de Tombouctou et véritable mémoire de la Ville), la sensibilisation des acteurs locaux aux métiers du tourisme et la mise en place d'un hébergement respectant le patrimoine local sont ses axes d'action prioritaires. Le gage de sortir des sentiers battus touristiques tout en participant à une action citoyenne...
Tétraktys (Association de Coopération pour le Développement Local des Espaces naturels) : 18, rue de la Tuilerie, 38 170 Seyssinet. Contact : Serge Bessaye, expert en tourisme d'aventure, département Afrique. Tél. 04.38.70.02.14., fax : 04.38.70.02.15, Email : tetraktys.dir@wanadoo.fr
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