PRATIQUE
L'interrogatoire minutieux permet de rechercher les antécédents allergiques (asthme, eczéma, rhinite, dème de Quincke) dans la famille : ascendants ou collatéraux. Il permet de cibler les personnes prédisposées et de prendre des mesures de prévention adéquates. En effet, en l'absence d'antécédent allergique connu dans la famille, l'enfant à naître sera atopique dans environ 5 à 15 % des cas. Le risque augmente avec le nombre de personnes allergiques au sein de la famille, pour atteindre 50 à 70 % si les deux parents ont la même allergie.
En cas d'atopie familiale connue, il est préférable d'opter pour une attitude spécifique d'alimentation chez le nourrisson. L'allaitement maternel sera privilégié. S'il se révèle insuffisant, on conseillera en complément un lait hypoallergénique dans un but préventif, ou un hydrolysat de caséine si l'allergie aux protéines de lait de vache est prouvée.
A partir du 4e mois, peuvent-être proposées : l'adjonction de légumes frais n'entraînant pas de fermentations intestinales, de fruits sous forme de compotes (exceptés les fruits exotiques tels que banane, kiwi...), de céréales sans gluten ou de farines non aromatisées à la vanille ou au miel. Les biscuits sont déconseillés car ils contiennent de l'uf.
Chez les enfants non allergiques au lait, les yaourts natures ou petits suisses sans vanilline ou colorants rouges (rouge cochenille) sont introduits dans l'alimentation vers 5 mois. Vers 8 mois, le beurre et les huiles végétales sans arachide sont autorisés.
L'introduction de l'uf et des poissons doit être réalisée après l'âge de 1 an. Pour les viandes, dans un premier temps, sont conseillés l'agneau et le veau à partir de 5 à 6 mois. Il n'est pas logique de commencer par le jambon qui reste un aliment histamino-libérateur.
Dès le début de la diversification alimentaire, l'apparition de plaques eczémateuses implique la recherche d'une allergie alimentaire associée, les tests cutanés pouvant être réalisés dès le plus jeune âge. Il en est de même en cas de troubles digestifs, cutanés, de cassure de la courbe de poids chez un nourrisson sous lait maternisé. Pour mémoire, les cinq allergènes alimentaires le plus souvent cités chez le petit enfant sont : l'uf, l'arachide, le lait, le poisson et la moutarde.
La chambre du petit enfant doit comporter un minimum d'éléments pouvant favoriser le développement des acariens. Il faut donc exclure tout oreiller ou couette en plumes, le matelas de laine, des peluches trop nombreuses, la moquette murale ou au sol. L'aération sera quotidienne. Les animaux de compagnie ne devront pas avoir accès à la chambre ou au lit de l'enfant. Le tabagisme passif doit être évité ainsi que toute source de pollution intérieure.
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Atopie familialeRisque chez l'enfant
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Pas d'allergie connue
dans la famille5 à 15 %
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1 frère ou 1 sur
est allergique25 à 35 %
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1 parent est allergique20 à 40 %
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Les 2 parents ont
une allergie différente40 à 50 %
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Les 2 parents ont
une même allergie50 à 70 %
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