Se nourrir, se loger, s'habiller, se déplacer et équiper son logement constituent toujours l'essentiel des dépenses des ménages français. Mais, comme l'indique l'INSEE dans une étude portant sur les années 1960 à 2000*, « en quarante ans, beaucoup de choses ont changé ».
Déjà, la part de ces dépenses de base recule régulièrement : elle est passée de 61 à 52 % de la consommation totale des ménages ; et le recul est encore plus net si l'on enlève le logement, de 51 à 33 %. L'alimentation, qui représentait 23,2 % des dépenses en 1960 (hors tabac et boissons alcoolisées), a cédé la première place au logement à la fin des années soixante-dix et est maintenant largement derrière (11,4 %, contre 19,1 %). 55 % des ménages sont aujourd'hui propriétaires de leur logement, contre 40 % en 1960. Les logements sont plus spacieux et on compte aujourd'hui 2,4 personnes par logement contre 3,1 autrefois.
Malgré la crise de ces dernières années, la viande reste le premier poste du budget alimentaire (environ un quart) ; la part des produits laitiers a augmenté et celle des produits à base de farine a diminué pour se retrouver à égalité (11 %). Si les dépenses de tabac ont logiquement augmenté en valeur en même temps que les prix et pèsent maintenant 10 % du budget alimentaire, elles baissent en volume de 1,5 % par an en moyenne depuis 1992. Les ménages ont aussi réduit le budget consacré aux boissons alcoolisées (9,5 % des dépenses alimentaires contre 12 % au début des années soixante).
La part de l'habillement dans la consommation totale a également été divisée par deux : de 9,7 à 4 %. Selon l'INSEE, après des achats massifs au cours des années soixante, les ménages ont porté leur choix vers la qualité puis, avec les chocs pétroliers, et le ralentissement de la progression du pouvoir d'achat, la recherche du meilleur rapport qualité-prix. D'autres facteurs ont joué, comme le développement de l'offre de vêtements à prix modéré, la multiplication des soldes et l'évolution de la tenue vestimentaire vers plus de décontraction.
Dans le même temps, comme celle du logement, la part de la santé a quasiment doublé : de 1,5 à 2,9 % pour les dépenses supportées par les ménages et de 4,1 à 9,7 % pour la consommation financée par les pouvoirs publics. L'INSEE note que chaque année ou presque, depuis quarante ans, la consommation de biens et services de santé augmente en volume plus rapidement que l'ensemble de la consommation, avec une hausse moyenne de 6,2 % par an. Cet accroissement tend à se ralentir : il est revenu à 5,6 % l'an entre 1980 et 1960 et n'atteignait plus que 2,8 % lors de la dernière décennie.
Décélération
En quarante ans, la dépense de consommation par habitant a été multipliée par 2,7 en monnaie constante. La hausse des dépenses en volume a été en moyenne de 3,2 % par an, pour une inflation moyenne de 5,4 %. Mais à partir du premier choc pétrolier, on a observé une décélération des dépenses : entre 1973 et 1984, la hausse annuelle n'atteignait plus que 2,6 %, avec une inflation à deux chiffres ; et depuis la crise de 1993, l'augmentation moyenne n'est plus que de 1,9 % et celle des prix de 1,3 %.
L'essor des TIC
Parmi les dépenses qui ont augmenté, figurent naturellement les TIC (technologies de l'information et de la communication) : + 11,6 % en volume par an. Tous les ménages possèdent un ou même plusieurs téléviseurs, les deux tiers ont un magnétoscope, 60 % une chaîne hi-fi, un sur deux un téléphone portable, un sur quatre un micro-ordinateur (dont la moitié connectés à Internet). Les dépenses de loisirs et de cultures ont aussi connu une hausse, de 4,5 % en volume et de 4,7 % en prix. Enfin, les Français ont manifesté leur attachement à leurs animaux de compagnie en augmentant leurs achats pour eux de 7,7 %.
* Elisabeth Rignols, INSEE Première, n° 832.
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