L'Association des urgentistes de l'hospitalisation privée (ADUHP) et le Syndicat national des urgentistes de l'hospitalisation privée (SNUHP) appellent les 500 urgentistes libéraux exerçant en clinique à « ne plus assurer la permanence médicale de leur UPATOU [unité de proximité, d'accueil, de traitement et d'orientation des urgences, NDLR] », le mardi 18 mars.
L'ADUHP et le SNUHP, qui affirment représenter « la moitié » des urgentistes libéraux, entendent protester contre les « discriminations tarifaires et les inégalités de traitement » par les caisses primaires d'assurance-maladie.
« Depuis deux ans, tout ce qui est en rapport avec la permanence des soins est refusé aux généralistes urgentistes des UPATOU privés », explique le Dr Martin Chassang (sans lien avec le président de la CSMF), porte-parole de l'ADUHP/SNUHP. « Les caisses refusent de nous payer les majorations de nuit, les forfaits d'astreinte, les majorations des dimanches et jours fériés, les majorations K14 pour soins d'urgence », auxquels ont droit les autres médecins généralistes libéraux.
Le préavis de grève a été décidé par l'ADUHP/SNUHP « en désespoir de cause », les urgentistes libéraux se considérant « dupés » après « deux années de contestation » auprès des instances nationales concernées.
Des revendications précises
Les médecins urgentistes des établissements de soins privés ont le même statut que les médecins généralistes libéraux conventionnés. Depuis environ dix ans, ces médecins urgentistes libéraux ont accepté d'installer leur cabinet au sein de cliniques privées, assurant ainsi un service d'urgence et facilitant l'accès des patients au plateau technique. Aujourd'hui, ils assument la prise en charge de « 20 % des urgences hospitalières quelles qu'elles soient », selon l'ADUHP/SNUHP. « Ce savoir-faire a permis aux établissements privés qui s'étaient portés candidats d'être reconnus pour certains pour la prise en charge des urgences en obtenant les accréditations UPATOU et le financement qui y est associé », rappelle l'ADUHP/SNUHP. Depuis la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2001, les caisses d'assurance-maladie versent en effet un forfait annuel aux établissements de santé privés qui ont reçu une autorisation d'activité de soins « Accueil et traitement des urgences », en application des schémas régionaux d'organisation sanitaire (SROS). Les UPATOU puisent dans cette enveloppe pour reverser aux urgentistes libéraux leurs honoraires.
Aujourd'hui, l'assurance-maladie refuse de leur régler certaines prestations au motif qu'elle paye déjà un forfait annuel pour l'accueil et le traitement des urgences dans les UPATOU.
L'ADUHP et le SNUHP se disent « déterminés à reconduire et durcir leur mouvement » s'ils n'obtiennent pas « le règlement intégral des honoraires et des majorations prévu par la nomenclature », « la reconnaissance des urgentistes libéraux dans la permanence de soins et le règlement des indemnités prévues à cet effet », ainsi que « le maintien sans réserve de leur statut libéral ».
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