Les médecins urgentistes des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly, en grève depuis près d'une semaine pour protester contre la mise à pied de six d'entre eux, ont repris le travail. La procédure disciplinaire engagée contre ces six praticiens a été levée.
La direction des Aéroports de Paris (ADP) leur reprochait d'avoir encaissé des honoraires lors de réquisitions, alors que, disait-elle, ces recettes devaient lui revenir. Il semble qu'il y ait eu une grande confusion et des malentendus multiples dans cette affaire. Ce dont conviennent aujourd'hui les parties en présence.
Lorsqu'il s'agit d'une réquisition judiciaire, expliquent les médecins d'ADP, le praticien de garde est payé pour son intervention. Lors d'une réquisition administrative, c'est ADP qui doit percevoir l'argent.
« Certains médecins - les six mis à pied - n'ont pas compris les textes de la même manière. Ils ont mis l'argent dans leur poche », intention répréhensible reconnaissent certains responsables d'ADP. Le Conseil national de l'Ordre des médecins s'était rangé derrière la position des médecins et du syndicat CGC-CFE qui soutenait les grévistes.
Une réquisition judiciaire autorise la police, les douanes ou un tribunal à requérir un médecin pour examiner un suspect dans le cadre d'une procédure pénale. Une réquisition administrative est une procédure similaire mais sans aspect pénal. Le patient, tout comme le médecin, ne peut s'y soustraire.
« Ce conflit était devenu absurde depuis que la direction a été dûment informée de la position du Conseil national de l'ordre des médecins qui donne entièrement raison à la position de la CFE-CGC et des médecins concernés », commentent les urgentistes d'ADP.
Le Dr Michel Clerel, chef du service médical d'urgence d'ADP (Aéroports de Paris), évoque « un conflit sur un problème de gestion interne », provenant d'une « transgression des règles écrites » à propos des réquisitions administratives et judiciaires.
Il est donc clair qu'aucune faute ne pouvait être imputée aux personnes concernées dont, en conséquence, « la probité ne saurait être mise en cause », a reconnu la direction d'ADP à l'issue d'entretiens préalables avec les médecins concernés. D'où sa décision de renoncer à engager des procédures disciplinaires envers ces six médecins.
La direction d'ADP, les médecins et leurs représentants poursuivent par ailleurs leur concertation pour « définir une organisation satisfaisante » et éviter désormais tout malentendu concernant ces réquisitions.
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