Ils se voient comme les grands oubliés des négociations conventionnelles. Neuf cent soixante-dix médecins thermalistes (dont 70 % de généralistes), autant de praticiens dont le forfait thermal n'a pas été revalorisé depuis environ 14 ans. « Au moment de la revalorisation du forfait thermal de 1981, explique Jérôme Berthier, président du Syndicat national des médecins thermalistes (SNMT), son montant a été calculé sur la valeur de 2 CS et 3 C ; si on utilisait le même mode de calcul aujourd'hui, on arriverait à un montant d'environ 110 euros (en fait 106 euros exactement, NDLR), c'est-à-dire que cela représenterait une enveloppe globale de revalorisation du forfait thermal d'environ 10 millions d'euros ; c'est ce que nous demandons aujourd'hui, sachant que le forfait thermal nous est payé pour le moment 64 euros. »
Et les médecins thermalistes apportent de l'eau au moulin de leurs revendications : le Dr Martial Olivier-Koehret, de MG-France, fait valoir que « les thermalistes sont les seuls à ne pas travailler à l'acte, et n'ont donc pas d'effet volume puisque la valeur du forfait thermal est indépendante du nombre de consultations qu'il génère ».
Un engagement
Dans l'état actuel des négociations, les caisses ont proposé une revalorisation globale qui porterait le forfait thermal à environ 76 euros, un montant que les thermalistes qualifient de « très insuffisant ». Et Martial Olivier-Koehret dévoile la proposition que les thermalistes comptent présenter aux caisses lors des prochaines réunions de négociations : sur la base d'un forfait à 100 euros minimum, et dans le cadre d'un contrat de pratique professionnelle, les médecins thermalistes s'engageraient à effectuer au minimum trois consultations pour chaque patient curiste, et à rédiger un « document de fin de cure » transmis tout à la fois au médecin prescripteur de la cure et au médecin traitant. Selon Martial Olivier-Koehret, dans ces trois consultations, la première correspondrait à une vérification de l'adéquation entre la prescription thermale et l'affection du patient, la deuxième serait une consultation de milieu de cure avec vérification de l'état de santé du patient, et au cours de la dernière serait effectué le bilan de trois semaines de cure thermale. « Mais il n'est pas rare que les médecins thermalistes donnent déjà six, sept, voire huit consultations à un patient curiste si son état de santé le nécessite », ajoute-t-il. Toujours selon Martial Olivier-Koehret, « les négociations devront de plus prévoir une clause de sauvegarde afin de permettre des adaptations de valeurs au cas où l'activité thermale devrait significativement diminuer. »
Quant à Jérôme Berthier, le président du SNMT, il ne paraît pas très satisfait de l'attitude des grands syndicats de médecins généralistes à son égard : « La CSMF et le SML ne font pas grand-chose pour nous aider ; notre drame, c'est qu'on est inconnus. Il faut dire qu'avec 970 médecins thermalistes, on n'intéresse personne ; le seul syndicat qui nous aide et qui veut faire bouger les choses, c'est MG-France qui s'investit beaucoup à nos côtés. »
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