La toute nouvelle coordination des spécialistes de secteur I de Provence se déclare prête à réagir de façon solidaire à toute sanction de la caisse liée à des dépassements d'honoraires, et dénonce l'accord signé par la CSMF.
« Co-Spé-Provence », la coordination des médecins spécialistes de secteur I de la région Provence - Alpes - Côte d'Azur (PACA) (1), qui s'est créée au début de l'été, compte déjà une centaine d'adhérents exerçant dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et les Alpes. Et dont une coordination devrait bientôt voir le jour au Var.
Une centaine de médecins ont également participé à la dernière assemblée générale de la coordination, pour témoigner du caractère « insupportable » de leur situation financière. Ces spécialistes, qui soulignent avoir choisi « à l'époque » leur secteur d'exercice pour assurer un meilleur accès aux soins de la population, se sentent aujourd'hui « piégés, disent-ils, du fait du blocage du jeu conventionnel par les caisses et les différents gouvernements ».
Parmi les participants de cette réunion, beaucoup pratiquent le DE en tant que « dépassement économique », pour pouvoir, argumentent-ils, maintenir la qualité de leur exercice. Mais cet été, 169 spécialistes des Bouches-du-Rhône ont reçu des lettres de menace de sanction de la caisse primaire. L'assemblée générale a donc affirmé sa solidarité envers ces confrères en avertissant que les DE allaient de toute façon se généraliser, et que les éventuelles sanctions financières à l'égard des médecins seraient répercutées sur le montant des dépassements. Quant aux sanctions de déconventionnement, elles seraient « immédiatement suivies d'une réaction solidaire de tous ».
A propos du réglement conventionnel minimum, signé fin aout par la CSMF et les caisses d'assurance-maladie, les médecins de la coordination ont estimé qu'il s'agissait d'une « aumône humiliante, qui ne règle aucun des problèmes économiques et moraux des spécialistes en secteur I » et demandent donc instamment au gouvernement de ne pas le mettre en application dans les termes actuels. « Nous avons ressenti cette signature comme une trahison, faisant fi de toute représentativité », explique le Dr Christian Cautiello, rhumatologue à Aix-en-Provence, l'un des animateurs de la coordiantion, qui dénonce aussi l'attitude autoritaire des caisses : « En cette période intermédiaire, elles pourraient essayer de comprendre et accepter ces DE. Nos patients auxquels nous expliquons la situation, eux, le comprennent. »
(1) Co-Spé, 6, rue de la Mule-Noire, 13100 Aix-en-Provence.
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