L’Association Nationale des Médecins Chefs des SDIS (ANAMNESIS) a lu avec intérêt les propositions, à tout le moins hégémoniques, émises par le Syndicat des médecins urgentistes hospitaliers, SAMU et Urgences de France, concernant l’organisation des secours et soins d’urgence en France.
Devant l’échec patent d’une réponse rapide et efficace à partir des seuls centres hospitaliers, ils proposent la création de médecins « correspondants » SAMU. L’idée de ces médecins de proximité répartis sur tout le territoire est excellente. Mais cette organisation syndicale semble oublier qu’elle existe depuis soixante ans déjà : ce sont les médecins sapeurs pompiers. Ces médecins volontaires attachés aux casernes de villages œuvrent au quotidien, mais, il est vrai, sans exposition médiatique, au secours des populations qui les entourent. Ils n’en retirent ni gloire, ni salaire, se satisfaisant simplement du sentiment simple et fort du devoir accompli. Vouloir nier leur existence est indigne. Vouloir les remplacer par une improbable organisation est une faute.
Qu’il nous soit permis de suggérer à certains de nos confrères urgentistes hospitaliers si sûrs d’eux, d’enrichir leurs connaissances des expériences étrangères en matière de secours d’urgence. La première réponse, salvatrice et très technique, est assurée par des paramédicaux dont la qualité d’intervention va de pair avec une formation continue permanente. Le médecin intervient en renfort lorsque cela est strictement nécessaire et sa disponibilité est d’autant garantie qu’il ne se disperse pas dans des interventions peu graves.
Le « système » d’aide médicale urgente, tel que l’avait initié le Pr L. Serre, un des pères fondateurs des SAMU, était une philosophie légitime dans les années 1970-1980. Il est devenu un dogme auquel il n’est plus permis de toucher alors que le contexte n’est plus le même.
Les médecins sapeurs pompiers sont intégrés dans un dispositif qui comprend donc aussi des infirmiers spécifiquement formés à agir selon des protocoles de soins d’urgence pré-établis dans l’attente d’un éventuel renfort médical si la situation se révèle indispensable. Cette réponse graduée permet d’assurer à la population, en tout point du territoire, un secours adapté, efficace et pertinent.
Nous, médecins chefs, avons la responsabilité de ce service qui a su évoluer vers un niveau d’excellence qui garantit une qualité de soins correspondant aux meilleurs standards internationaux. C’est sur nous que les sapeurs pompiers comptent pour assurer leur propre sécurité. Nous y voyons là un gage supplémentaire de qualité. Ce sont ces médecins et ces infirmiers que l’Etat envoie sur les sites des grandes catastrophes, à Haïti ou ailleurs. Nous défendrons donc, avec la plus grande énergie et dans le seul souci de préserver la sécurité de nos concitoyens, le Service de Santé et de Secours Médical des Sapeurs Pompiers. Il est une composante essentielle des secours et soins d’urgence, aux côtés et en complément des services hospitaliers qui ne peuvent, ni techniquement ni financièrement, assurer seuls la charge du secours.
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