Pendant tout le mois de mai, le corps médical du sud de l’Italie, notamment en Sicile, Sardaigne et Campanie, s’est mobilisé contre la thalassémie. Objectif : sensibiliser la population de ces trois régions auxquelles s’ajoute aussi celle du Delta du Po, touchées par cette pathologie également connue sous le nom de maladie méditerranéenne.
« Les patients sont concentrés dans ces régions car elles font partie des zones anciennement touchées par le paludisme », expliquent les responsables de la santé publique. Selon le ministère de la Santé, en Italie, l’un des pays méditerranéens les plus touchés, sept mille personnes (7 000) sont atteintes de thalassémie et trois autres millions et demi (3 millions et demi) sont des porteurs sains. En Sicile, le ministère a recensé deux mille quatre cents (2 400) malades et quatre cent mille porteurs sains (400 000). Le département régional de la Santé sicilienne estime aussi qu’un enfant sur quatre nés de parents qualifiés de porteurs sains risque d’être atteint de cette maladie. Enfin et toujours en Sicile, un couple sur deux cent cinquante est à risque.
Dépistage gratuit
À Palerme, le chef-lieu de la Sicile, les trente-huit laboratoires d’analyses publics ou conventionnés ont été mobilisés pour permettre à la population féminine d’effectuer des dépistages gratuits.
En parallèle, des brochures expliquant les symptômes et les techniques de dépistage ont été distribuées dans 600 pharmacies des 1 457 implantés sur l’île et les cabinets des médecins de famille. Toujours à Palerme, une vente aux enchères a été organisée le 8 mai dernier et la totalité des recettes reversée à la lutte et la recherche contre la thalassémie.
Le 18 mai enfin, une marche des porteurs sains s’est tenue toujours à Palerme afin de soutenir la recherche. En Sardaigne et en Campanie, le scénario est plus ou moins identique. Dans cette région du midi de l’Italie, coincée entre le Latium et les Pouilles, les médecins et les instituts de santé publique ont sonné le tocsin. « Il existe seulement trois ou quatre centres dans toute la Campanie, la situation est compliquée car il n’y a pas de véritable réseau de coordination entre les associations de malades et le corps médical comme dans d’autres régions », déplore Silverio Perrotta, directeur du Centre de thalassémie de l’université de Naples.
À cela s’ajoutent les coupes budgétaires ponctuelles dans la santé et le manque de spécialistes lié à la réduction des fonds. « Les résultats obtenus dans la lutte contre la thalassémie risquent d’être compromis par les difficultés financières et celles au niveau de l’organisation dans les centres de soins italiens spécialisés », constate Silverio Perrotta.
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