Dématérialisation des échanges avec les caisses

Les médecins internautes invités à ouvrir leur « compte ameli »

Publié le 29/01/2007
Article réservé aux abonnés

L’ASSURANCE-MALADIE joignable en ligne à toute heure pour obtenir des renseignements relatifs à son activité : c’est possible avec « mon compte ameli », le nouvel espace personnalisé et sécurisé offert aux professionnels de santé (à partir du portail Internet www.ameli.fr). Lancé le 18 décembre, ce nouveau service a été présenté récemment aux syndicats de médecins libéraux dans le cadre du plan de «simplification administrative» promis l’an passé par le ministre de la Santé et des Solidarités (« le Quotidien » du 15 décembre). « Mon compte ameli » s’inscrit aussi dans un programme plus large de dématérialisation des échanges et d’amélioration de l’offre de services, prévu par la convention d’objectif et de gestion 2006-2009 de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam). Ce service en ligne est ouvert d’abord aux médecins, puis il sera étendu aux infirmières et masseurs-kinésithérapeutes, aux chirurgiens-dentistes et enfin à l’ensemble des professionnels de santé libéraux à partir de mai 2007.

Les 10 000 médecins qui utilisaient déjà en ligne l’application «interrogation médecin traitant» (pour un patient donné) ont été les premiers à tester leur « compte ameli ». Selon la Cnam, 5 000 d’entre eux ont déjà contacté l’assurance-maladie pour obtenir un code confidentiel d’accès. D’ici à la mi-février, les caisses enverront à chaque médecin libéral «un courrier lui indiquant son numéro d’identifiant asurance-maladie [distinct du code adeli, ndlr] et son code confidentiel lui permettant de créer sur ameli.fr son propre compte». Libre à lui de modifier ensuite son mot de passe.

La fin de l’information en vrac.

Chaque médecin internaute pourra vérifier en ligne les informations personnelles détenues par sa caisse de rattachement : informations administratives, coordonnées, liste des patients qui l’ont choisi comme médecin traitant. Surtout, les praticiens auront la possibilité de visualiser sur leur « compte ameli » confidentiel tous les paiements qu’ils ont reçus de l’assurance-maladie sur les dix derniers mois, au titre du tiers payant, des forfaits ALD du médecin traitant, de l’aide à la télétransmission, ou de la rémunération de leurs gardes... Fini l’information « en vrac » sur ces paiements : grâce au « tri par date, par lot de factures, par patient ou par forfait ALD», les médecins disposeront désormais d’ «un outil de gestion», souligne Agnès Denis, directrice de la communication et du marketing à la Cnam.

Les praticiens pourront également obtenir des renseignements sur la situation administrative d’un patient à partir de son numéro de Sécurité sociale. Ils sauront si ce dernier a déclaré ou non un médecin traitant et, à terme, si ce patient bénéficie d’une exonération du ticket modérateur. Par ailleurs, les médecins seront en mesure de commander en ligne des exemplaires de «38types d’imprimés» et de contacter par courriel leur caisse de rattachement. «Notre objectif est de leur apporter une réponse dans un délai de 72heures», précise Agnès Denis.

Le téléservice « mon compte ameli » est appelé à évoluer. Dès le mois de juin, les médecins pourront y consulter leur « profil d’activité » (prescriptions au regard des objectifs de maîtrise médicalisée), que leur remet jusqu’à présent un délégué de l’assurance-maladie (DAM) une fois par an. Plus tard, il devrait permettre notamment d’accéder de manière sécurisée au «Web médecin» ou «historique des remboursements» d’un patient (au moyen de sa carte Vitale et de la carte du professionnel de santé ou CPS). Actuellement, l’historique des remboursements est toujours en phase de test chez quelque 700 médecins généralistes de quatre départements (Alpes-Maritimes, Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise et Yvelines).

Pour consulter dès maintenant son compte ameli – et ultérieurement le « Web médecin » ou les dossiers médicaux personnels (DMP) –, mieux vaut avoir bien sûr une connexion Internet haut débit (Adsl ou câble). La Cnam estime que, parmi les «49000médecins généralistes» (sur un total de 62 000) qui naviguent déjà sur la Toile, seulement «30000 ont l’Adsl». Soit un généraliste sur deux.

> AGNÈS BOURGUIGNON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8094